I- les cyclones :
I-1 Naissance et
évolution des cyclones :
Comment
se forme un cyclone ? La formation des cyclones tropicaux est encore mal connue
et diverses théories plus ou moins satisfaisantes ont été proposées. Dans les
années 1970, Depperman, grand spécialiste des cyclones d'Extrême-Orient, a
montré que les cyclones ont essentiellement une origine frontale et
apparaissent au point de rencontre du front intertropical et d'un front froid
d'alizé ou à l'extrémité d'un front d'alizé.
L'arrivée
d'air froid sur des mers chaudes, dans une région où la composante horizontale
de l'accélération de Coriolis n'est pas nulle, paraît essentielle. Cet air
froid supprime l'inversion d'alizé et provoque la condensation de l'eau
évaporée libérant ainsi l'énergie (chaleur latente de condensation) nécessaire
à la formation du cyclone. La preuve de l'importance de l'évaporation comme
source énergétique est évidente lorsqu'on observe l'évolution de l'intensité
d'un cyclone le long de sa trajectoire et la manière très différente dont il
évolue sur la mer et sur les terres.
Les
cyclones se forment exclusivement au-dessus de la mer; ils se désagrègent assez
rapidement sur terre; ils se reforment fréquemment lorsqu'ils retrouvent la mer
après avoir traversé une île ou frôlé un continent sur lequel ils peuvent
stagner quelques heures.
Les
cyclones tropicaux se forment essentiellement aux environs de 10° de latitude
et se déplacent en bordure des anticyclones subtropicaux. Leur trajectoire est,
en moyenne, parabolique mais les trajectoires individuelles présentent souvent
des points de rebroussement, des boucles, des états quasi-stationnaires, des
variations d'intensité et de vitesse, etc.
Si
un cyclone peut parcourir 2000 km en une semaine, il peut également stationner
au-dessus d'une région durant 24 heures, ne se déplaçant qu'à 5 km/h par
exemple tout en perdant de son intensité. Il va sans dire que plus un cyclone
est vaste et stagne au-dessus d'une région, plus les dommages seront importants
et le risque de mortalité élevé si tous les habitants n'ont pas été évacués.
C'est notamment ce qui s'est produit fin octobre 2005, lorsque le cyclone Wilma
mesurant 800 km de diamètre menaça le Yucatan au Mexique durant plusieurs
jours.
En général lorsqu'un cyclone de catégorie F4 ou F5 touche une côte, il
provoque une hausse des flots (mer, lac, etc) qui peut atteindre 5 mètres en
moyenne. Rien n'y résiste généralement, à moins de construire de véritables
barrages sur plusieurs centaines de kilomètres autour des zones à risque. En
quelques jours, les dégâts peuvent se chiffrer en milliards de dollars.
Remarquons
que l'océan Atlantique Sud n'est pas touché par les cyclones; nous avons vu à
propos de la météorologie
tropicale que sous l'influence des masses d'air froid, le front
intertropical demeure constamment au Nord de l'équateur.
Le trajet réel de Katrina du 23 au 31 août 2005
. Source : Unisys Weather
. Source : Unisys Weather
Couleur
du tronçon
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Catégorie
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Vert
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TD
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Jaune
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TS
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Rouge
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H1
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Rose
|
H2
|
Violet
|
H3
|
Mauve
|
H4
|
Blanc
|
H5
|
Le bilan humain est très lourd : 1 075 morts, dont 799 pour
la Louisiane, 219 pour le Mississippi et 19 en Floride. Source : Libération du
11/09/05
Le cyclone Katrina est la catastrophe naturelle la plus
chère de l'histoire de l'assurance : il aurait causé 125 milliards de dégâts
dont uns cinquantaine à la charge des assurances.
Source : Le Monde du 14/09/05
4 nov. 98
|
13:20 UTC
|
NOAA-15
|
TS
|
75
|
1+2+4
|
* vent maximum soutenu pendant une minute, appelé sur les
documents américains (Maximum) Sustained Wind ou (M)SW.
I-2 Classification des cyclones :
→ L’Organisation
météorologique mondiale a défini trois classes de perturbation
tropicale en fonction de la vitesse du vent :
- Si le vent ne dépasse pas 63 km/h, on parle de dépression
tropicale. Elle est numérotée, la première de l'année portant le N° 1. Les
vents étant relativement faibles, inférieurs ou égaux à force 7 Beaufort, les
risques sont essentiellement dus aux pluies fortes, voire intenses.
-
Si les vents sont compris entre 63 et 117 km/h, on parle de tempête tropicale
(TS). On lui donne un prénom facile à mémoriser (idem pour les ouragans), ce
qui permet de pouvoir communiquer avec des millions de personnes menacées et
d’éviter toute confusion avec d’autres tempêtes ou ouragans présents dans la
région.. En plus des pluies diluviennes, les vents, compris entre force 8 et 11
Beaufort, commencent à faire des dégâts dans la végétation fragile
(bananeraies) ; la mer devient grosse et dangereuse.
- Si les vents dépassent le seuil de 117 km/h, c'est un cyclone ou ouragan (H1 à 5). Pour distinguer l'ampleur des dégâts occasionnés par ces vents, on utilise la classification de Saffir-Simpson (l'échelle de référence). Elle comprend cinq catégories selon la force des vents maximums générés. Les ouragans majeurs de catégorie 3 à 5 sont redoutables par les vents violents et la mer déchaînée qu'ils engendrent.
- Si les vents dépassent le seuil de 117 km/h, c'est un cyclone ou ouragan (H1 à 5). Pour distinguer l'ampleur des dégâts occasionnés par ces vents, on utilise la classification de Saffir-Simpson (l'échelle de référence). Elle comprend cinq catégories selon la force des vents maximums générés. Les ouragans majeurs de catégorie 3 à 5 sont redoutables par les vents violents et la mer déchaînée qu'ils engendrent.
I-3 Échelle de Saffir-Simpson
Catégorie
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Pression en hPa
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Vitesse des vents
|
Vague de tempête
|
Effets et exemples
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TD
|
dépression tropicale (tropicale dépression)
|
---
|
vents < à 63 Km/h
|
---
|
pluies importantes
|
TS
|
tempête tropicale (tropical Storm)
|
---
|
vents de 63 à 117 Km/h
|
---
|
pluies torrentielles
|
H1
|
Cyclone de catégorie 1
|
> 980
|
vents de 118 à 153 Km/h
|
1,2 à 1,5 m
|
dégâts minimes (phase de
maturité)
|
H2
|
Cyclone de catégorie 2
|
965 - 980
|
vents de 154 à 177 Km/h
|
1,8 à 2,4 m
|
dégâts modérés
|
H3
|
Cyclone de catégorie 3
|
945 - 965
|
vents de 178 à 209 Km/h
|
2,7 à 3,6 m
|
dégâts intenses
|
H4
|
Cyclone de catégorie 4
|
920 - 945
|
vents de 210 à 249 Km/h
|
3,9 à 5,4 m
|
dégâts extrêmes ; Andrew (1992)
|
H5
|
Cyclone de catégorie 5
|
< 920
|
vents dépassant 249 Km/h
|
> à 6 m
|
dégâts catastrophiques ; Camille (1969), Hugo (1989),
Mitch (1998), Katrina (2005)
|
H = ouragan (hurricane)
→ Les cyclones tropicaux ont reçu des noms locaux : tornades
dans l'Océan indien, typhons au Japon, hurricanes aux États-Unis, willy-willies
en Australie. La fréquence moyenne des cyclones tropicaux est de 4 ou 5 par an
sur la majorité des zones de formation.
I-4 Les zones de naissance des cyclones :
L’Organisation
météorologique mondiale coordonne la veille cyclonique sur le plan
mondial. Dans chacun des bassins cycloniques, elle a désigné un centre
météorologique spécialisé dans la détection, la surveillance et l'alerte.
1 : Bassin Pacifique nord-est
2 : Bassin Atlantique, golfe du Mexique et mer des Caraïbes
3 : Bassin Océan Indien sud-ouest
4 : Bassin Océan Indien nord
5 : Bassin Pacifique nord-ouest
6 : Bassin Océan Indien sud-est et ouest de l'Australie
7 : Bassin Pacifique sud-ouest et est de l'Australie
2 : Bassin Atlantique, golfe du Mexique et mer des Caraïbes
3 : Bassin Océan Indien sud-ouest
4 : Bassin Océan Indien nord
5 : Bassin Pacifique nord-ouest
6 : Bassin Océan Indien sud-est et ouest de l'Australie
7 : Bassin Pacifique sud-ouest et est de l'Australie
Il existe dans le monde sept bassins susceptibles de réunir
les conditions nécessaires à leur formation.
Les statistiques des trente dernières années indiquent
qu'il y a 80 à 85 cyclones chaque année (dépression ayant atteint au moins le
stade de tempête tropicale), dont 45 ont atteint la classe H1 (plus de 118 km/h
en vent maximum soutenu).
La répartition des cyclones tropicaux est très inégale entre
les deux hémisphères : 70 % dans l'hémisphère nord contre 30 % dans
l'hémisphère sud. L'océan Pacifique nord-ouest est la région la plus active
avec plus de 35 % des cyclones tropicaux du globe. Il s'agit également de la
région où les phénomènes sont les plus étendus et les plus violents.
Les
amas de nuages nécessaires à la formation des cyclones se trouvent au niveau la
zone de convergence intertropicale ( ZCIT)
Certains cyclones se forment à partir de perturbations tempérées descendues en latitude et qui ont pris des caractéristiques tropicales (le cœur froid étant devenu un cœur chaud). On a à l'origine, un amas nuageux qui a trouvé une forte humidité et une grande instabilité. Certaines de ces perturbations évoluent en cyclones, lorsque les conditions sont réunies, d'autres non et restent des amas nuageux, ondes tropicales ou zones perturbées.
Certains cyclones se forment à partir de perturbations tempérées descendues en latitude et qui ont pris des caractéristiques tropicales (le cœur froid étant devenu un cœur chaud). On a à l'origine, un amas nuageux qui a trouvé une forte humidité et une grande instabilité. Certaines de ces perturbations évoluent en cyclones, lorsque les conditions sont réunies, d'autres non et restent des amas nuageux, ondes tropicales ou zones perturbées.
I- 5 Les saisons cycloniques
Dans
l'hémisphère nord, la saison cyclonique va de juin à novembre. Dans
l'Atlantique et les mers adjacentes, les cyclones sont rares en juin et
novembre, la saison cyclonique est au maximum de début juillet à fin octobre.
Dans l'hémisphère sud, la saison cyclonique va de novembre à avril, et même jusqu'en mai.
Dans l'hémisphère sud, la saison cyclonique va de novembre à avril, et même jusqu'en mai.
II Formation d’un cyclone
→ Quatre conditions sont
nécessaires :
- La température
de la mer doit être supérieure à 26°C sur une épaisseur de 60 m, car
l’ouragan tire son énergie de l'évaporation de l’eau. Ce qui explique qu'en
arrivant sur le continent, il la perde rapidement.
- Être au moins à 550 km au nord ou au sud de l’équateur pour que la force de Coriolis engendrée par la rotation terrestre, imprime une déviation suffisante du vent vers la droite dans l’hémisphère nord et vers la gauche dans l’hémisphère sud. C’est elle qui déclenche le mouvement tourbillonnaire initial.
- Être au moins à 550 km au nord ou au sud de l’équateur pour que la force de Coriolis engendrée par la rotation terrestre, imprime une déviation suffisante du vent vers la droite dans l’hémisphère nord et vers la gauche dans l’hémisphère sud. C’est elle qui déclenche le mouvement tourbillonnaire initial.
- Une forte humidité indispensable
à la formation des cumulonimbus. La formation d'un cyclone est impossible si
l'humidité est inférieure à 40 %,mais fréquente si elle est supérieure à 70 %.
- La préexistence d'une zone
dépressionnaire associée à une convection et à un faible mouvement d'air
convergent des basses couches. Cette convergence crée les mouvements ascendants,
permettant à l'air humide de s'élever.
Les ouragans mettent en jeu des énergies énormes : l'équivalent de cinq bombes nucléaires de type Hiroshima par seconde.
Les ouragans mettent en jeu des énergies énormes : l'équivalent de cinq bombes nucléaires de type Hiroshima par seconde.
Structure d'un
cyclone
Un
cyclone tropical ou ouragan est une perturbation tourbillonnaire des latitudes
tropicales de forte intensité, caractérisée par une énorme masse nuageuse d'un
rayon de 500 à 1 000 Km, organisée en spirales convergeant vers un anneau
central étroit.
Au milieu, se trouve l'oeil du cyclone, d'un diamètre de 30 à 50 km. Le vent y est faible, la mer énorme et désordonnée, la pression très basse (de 980 à 920 hPa [hectopascal] estimée le plus souvent d'après la forme des nuages sur les images satellites).
La violence de l’ouragan est maximale dans le mur de nuages autour de l’œil. Cette zone très dangereuse peut avoir un rayon de 150 km. Elle est formée par des nuages à forte élévation verticale (cumulonimbus) dont les sommets atteignent 12 à 15 Km d’altitude. Les vents violents soufflent en rafales et les précipitations sont torrentielles.
Dans l’hémisphère Nord, les vents tournent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Dans l’hémisphère Sud, ils tournent dans le sens horaire.
Au milieu, se trouve l'oeil du cyclone, d'un diamètre de 30 à 50 km. Le vent y est faible, la mer énorme et désordonnée, la pression très basse (de 980 à 920 hPa [hectopascal] estimée le plus souvent d'après la forme des nuages sur les images satellites).
La violence de l’ouragan est maximale dans le mur de nuages autour de l’œil. Cette zone très dangereuse peut avoir un rayon de 150 km. Elle est formée par des nuages à forte élévation verticale (cumulonimbus) dont les sommets atteignent 12 à 15 Km d’altitude. Les vents violents soufflent en rafales et les précipitations sont torrentielles.
Dans l’hémisphère Nord, les vents tournent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Dans l’hémisphère Sud, ils tournent dans le sens horaire.
L’ouragan est un des phénomènes météorologiques les plus
meurtriers. La vitesse des
vents peut être à l’origine de dégâts matériels considérables. Les
rafales peuvent être très destructrices.
Les précipitations
sont très variables : elles peuvent être amplifiées par le relief terrestre et
par la lenteur de déplacement de l'ouragan (records mondiaux à la Réunion avec
1824 mm en 24 heures, du 15 au 16 mars 1952, et 3854 en cinq jours, du 13 au 18
mars 1952). Le danger réside surtout dans les inondations et les glissements de
terrain qu’elles provoquent.
Le
cyclone Ivan, le plus redoutable cyclone frappant les Caraïbes depuis cinquante
ans, s'est dirigé vers Cuba, où les habitants se sont préparés dans une
atmosphère de mobilisation générale. Classé désormais force 5, il a fait route,
dimanche 12 septembre 2004, vers les îles Caïmans, Cuba et la Floride, après
avoir fait une quarantaine de morts au total, depuis mercredi, dans les
Caraïbes.
Craignant les effets de la faible pression atmosphérique, comparables à ceux d’une bombe atomique soufflant les vitres et aspirant tout sur son passage, les autorités de La Havane à Cuba ont fait évacuer tous les appartements situés au-dessus du deuxième étage. Les réseaux ferroviaires et les ports cubains ont été fermés. L’Institut national de l’aéronautique civil a suspendu tous les vols intérieurs et internationaux.
Le 16 septembre, le cyclone a atteint le sud-est des États-Unis. Le vent, soufflant à plus de 200 Km/h, a balayé la Floride, le Mississippi, l’Alabama et la Louisiane.
Craignant les effets de la faible pression atmosphérique, comparables à ceux d’une bombe atomique soufflant les vitres et aspirant tout sur son passage, les autorités de La Havane à Cuba ont fait évacuer tous les appartements situés au-dessus du deuxième étage. Les réseaux ferroviaires et les ports cubains ont été fermés. L’Institut national de l’aéronautique civil a suspendu tous les vols intérieurs et internationaux.
Le 16 septembre, le cyclone a atteint le sud-est des États-Unis. Le vent, soufflant à plus de 200 Km/h, a balayé la Floride, le Mississippi, l’Alabama et la Louisiane.
Les effets en mer
Une houle longue,
générée par le vent se déplaçant plus vite que l’ouragan, peut être observée
jusqu’à 1000 km en avant de celui-ci.
une surélévation anormale du niveau de la mer appelée marée de tempête
: c'est le phénomène le plus
meurtrier (300 000 morts au Bangladesh en 1970, 10 000 morts en
Inde en 1999).
Le déclin des cyclones
Un cyclone perd de sa
puissance dès qu'une de ses sources d'alimentation en énergie disparaît ou
s'affaiblit.
- Lorsqu'il atteint un
continent : Un cyclone passant au-dessus des Caraïbes voit son énergie diminuer
et sort de ces îles souvent affaibli. S'il " atterrit " sur le
continent américain, il peut se dissiper en vingt-quatre heures. Mais les
cyclones les plus puissants peuvent conserver une énergie suffisante pour
traverser l'étendue terrestre et se développer à nouveau au contact de l'océan,
si les conditions nécessaires à leur renforcement sont là. Les forces de
frottement sur terre jouent un rôle négligeable dans la dégénérescence d'un
cyclone.
- Lorsqu'il arrive sur un
océan dont les eaux de surface ne sont pas assez chaudes.
- Lorsque sa trajectoire se
rapproche trop de l'Équateur.
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