emagramme 761

* * bonne année 2022* *
L ’émagramme 761
plan

            1: Présentation de l ’émagramme

            2: La Prévision des ascendances

            3: Représentation de l ’humidité de l ’air et prévision
                    de la condensation de la vapeur d ’eau

          4: Mesure de l ’humidité et détermination du point
                        de rosée et du point de condensation
                        (base des cumulus)

            5: La masse d ’air en un « clin d ’œil »

            6: L’émagramme 761 de Météo-France et quelques exemples typiques de

               sondages basses couches

Présentation de l ’émagramme

L’émagramme est un graphique permettant de représenter l’état de l’atmosphère
         en un lieu donné, à différents niveaux et d’en prédire l’évolution probable
 au cours de la journée.









En fait, sur les émagrammes classiques,les altitudes sont cotées en niveaux de pression.

En effet, l'état d'un gaz,  tel que l'air, peut être défini par deux des trois variables:

pression P température T, masse volumique  ra,

sachant que ces trois variables  sont reliées par l‘équation d'Etat:

P= ra RaT  où Ra est la constante spécifique de l’air sec.












Mais les niveaux  de pression ne sont pas régulièrement espacés

Aussi, pour la suite de cet exposé, nous travaillerons tout d’abord avec

une échelle altimétrique












On appelle « Point d'état"

un point mis en place sur le diagramme et qui correspond à la mesure de la température

à un niveau de pression ou à une altitude donnés









La ligne brisée qui relie l'ensemble des points d'état est la "courbe d'état »

Elle constitue la première image de la masse d'air.











Compte tenu de la décroissance de la température, la courbe d'état est penchée à gauche et sort rapidement de la feuille.








Pour que la courbe d'état soit sensiblement verticale, l'homme intelligent a inventé l'émagramme oblique

L'axe des températures est incliné à 45°.




Le graphique est complété par un réseau de courbes vertes en trait continu
Elle permettent de déterminer la variation de  température d'une particule non saturée subissant une détente ou une compression adiabatique
Ces courbes sont appelées « adiabatiques sèches ».

Notons que, sur ce graphique et sur les graphiques suivants,
les adiabatiques ne sont représentées que de façon qualitative.
Les résultats numériques obtenus par la suite pourront donc différer
de ceux que l’on pourrait obtenir avec un émagramme opérationnel
ou par simple calcul.
Ceci ne gêne en rien pour la compréhension de l’émagramme





Exemple :
Soit une particule d’air sec
(0 m , 23°)
Quelle sera sa température si elle s’élève de façon adiabatique jusqu’à 2500 m ?
Réponse :
-5 °
Par le calcul
on obtient : -2°.









Autre exemple
Soit une particule (3000 m, -10°)
Quelle sera sa température si elle descend à 500m ?
Réponse :
17 °
Par le calcul,
on obtient 15 °



Le graphique reçoit aussi un réseau de courbes vertes en traits tiretés

Ces courbes représentent des pseudo-adiabatiques.

Elles permettent de déterminer l'évolution de la température d'une particule 

saturée,subissant une détente ou une compression pseudo- adiabatique.

Comme pour les adiabatiques, 

les pseudoadiabatiques représentées sur ce graphique, le sont de manière approchée.

Les résultats obtenus pourront être légèrement différents de ceux que fournirait un
émagramme opérationnel








Exemple :

Soit une particule saturée (1000 m , 10°),
Quelle sera sa température si elle s’élève à 3000 m ?

Réponse :
 - 1 °







L'émagramme rassemble :

les adiabatiques et les pseudoadiabatiques

Elles permettent de déterminer la température d'une particule avant et après sa
saturation










Exemple :
Soit une particule
( 0 m, 18°)
Quelle sera sa température à 3500 m si elle se sature
à 2000 m ?

Réponse :
 - 15 °





La Prévision des ascendances

Le rayonnement solaire ne change pas sensiblement le profil des températures de l'air.

Par contre, les particules atmosphériques reçoivent de la chaleur du sol.

En s'échauffant, certaines d ’entre elles deviennent moins denses que l'air ambiant et s'élèvent…
jusqu'à ce que leur température devienne égale à celle de l'air qui les entoure.


Sur l ’émagramme,
le point représentatif de la particule d ’air non saturé suivra une adiabatique « sèche »…

jusqu'au croisement avec la la courbe d'état.

Un sondage « pointé » sur un émagramme devrait permettre de déterminer  l'évolution

diurne de la convection :

         l'heure de déclenchement des mouvements convectifs ,
         l'heure de déclenchement des mouvements convectifs ,
         Le plafond des ascendances,
         la base et le sommet des cumulus, etc.
Les éléments de départ sont :
         le sondage de la masse d'air,
          la prévision des températures au sol.


                                                Températures prévues au sol:

heures
T° C
8h
(sondage)
12°
10h
20°
12h
24°
14h
26°
16h maxi de T°
28°










Exemples :

T° prévue = 24°.

Plafond à 12 h , en l’absence de condensation ?

On trace une adiabatique passant par la température prévue.

L'égalité de température entre l'air ambiant et la particule en ascension est atteinte au

croisement avec la courbe d'état.

Réponse :

1300 m







Résorption de l'inversion nocturne

Exemples :

Pour quelle température l'inversion sera-t-elle résorbée ?
A partir du sommet de l'inversion, on trace une adiabatique.

La température recherchée est repérée au croisement avec l'altitude du lieu.


Réponse :
21°






Base et sommet des cumulus


La démarche est identique…

mais il faut connaître l'altitude à laquelle la saturation sera atteinte.

Cette connaissance nécessite une opération supplémentaire que l'on étudiera plus tard.

Base et sommet des cumulus à 15 h ?

t°prévue : 23° saturation prévue pour 6°.

De la t° prévue, on trace une adiabatique jusqu'au niveau de saturation.

On poursuit par une pseudo-adiabatique jusqu'au croisement avec la courbe d'état.


Base : 1500 m Sommet : 3300 m






Représentation de l’humidité de l’air et prévision
de la condensation de la vapeur d ’eau



L'émagramme est complété par des lignes tiretées bistres.

Elles représentent des lignes d'égal rapport de mélange saturant rs

et sont cotées en g/kg .

Remarque :

rs est souvent noté rw









La particule définie par : sa température t = 12°C et son altitude Z (ou sa pression p),

serait saturée si son rapport de mélange était égal à 12 g/kg .

Si son rapport de mélange réel est r = 8g/kg,

on place une croix à l‘intersection de l’horizontale correspondant à l’altitude z

et de la ligne d’égal rapport de mélange saturant

rs = 8 g/kg .









En effet, la particule définie par : sa température t = 12°C,


son altitude Z  (ou sa pression p) et son rapport de mélange r = 8g/kg

sera saturée  si l’ on abaisse sa température,à pression constante  (même altitude),

jusqu ’à t= 4 °C où r = rs =8 g/kg. Cette température est appelée :

« température du point rosée » ou Td .

Ici, Td = 4 °C









Sur l ’émagramme, une particule d ’air sera ainsi représentée au moyen de ces deux


températures:

1-Le point d'état P défini par :

T = 12 °C  et Z (ou p),

2-Td qui correspond à l ’intersection de la ligne d ’égal rapport saturant rs égal à r =8

g/kg avec la ligne  Z (ou P) = constante.




La température du point de rosée


est la température pour laquelle  une particule devient saturée,

lors d ’un refroidissement à pression constante. 



Si, par un apport d'humidité, le rapport de mélange passait de 8 à 12g/kg, la particule atteindrait aussi la saturation.
12g/kg est le rapport de mélange saturant rs.




Si la particule est soulevée, elle arrivera à saturation pour une température et une


 pression correspondant à la valeur saturante de 8 g/kg.


Le point de condensation correspond à l’intersection de la  ligne de rapport de mélange


Saturant r=8 g/kg)  et de l’adiabatique sèche passant par P.

Tc est la température du point de Condensation.




Le point de condensation est celui pour lequel
une particule devient saturée,
après avoir subi une détente adiabatique.
Si l'on connaît le rapport de mélange moyen « rm » de la tranche d ’air convective,
il est facile de déterminer la base des cumulus et leur sommet.


Base et sommet des cumulus


On suppose que le rapport de mélange moyen rm entre 0 et 3000 m est de 6g/kg.
Base et sommet des cumulus pour t=24° à z = 0 ?
base = 2000 m sommet = 3000 m
Et pour 32° ?
base = 2700 m
sommet = tropopause
si aucune inversion ne vient stopper la particule dans son ascension !


La base du nuage est déterminée par l’intersection de la ligne de rapport de mélange =6 g/kg
avec l ’adiabatique sèche  issue du point:
 t=24 °C et Z = 0 m.
Le sommet du nuage est déterminé par l ’intersection de la pseudoadiabatique issue du point de condensation, avec la courbe du sondage.






L'émagramme à l'heure de l'apéro



Combien faut-il de bouteilles de pastis pour traiter l'eau contenue dans ce cumulus ?

dilution : 1 volume de pastis pour  5 volumes d’eau.

À la base, r = 6 g/kg,

 au sommet, r = 4g/kg.

2 g/kg de vapeur sont transformés en eau liquide et en glaçons.

(t=-5° au sommet)

Volume du Cu : Environ 100 000 000 m3

Eau condensée :75 000 l
Réponse :
Environ 15 000 bouteilles !



Pour mesurer l'humidité de l'air, on peut utiliser un « psychromètre ».

C’est un appareil composé d’un thermomètre « sec » ,dont on relève la température T,
et d’un thermomètre « mouillé »,dont on relève la température Tm.



Grâce au sondage, les éléments connus pour chaque altitude (ou niveau de pression) vont être :
La température T
et le point de rosée,  Td   (donné par un hygromètre)

ou la température du thermomètre mouillé Tm (donnée par un psychromètre)

Avec l'émagramme il sera alors possible de déterminer (sans calcul) :

Le point de condensation   Tc





Détermination du point de condensation à partir de la mesure de T et Td


On porte T et Td.

On trace l’ adiabatique passant par T

et la ligne d’égal rapport de mélange saturant passant par Td.

Tc se situe à l’intersection des   deux courbes.

En revenant au niveau de départ selon la peudoadiabatique passant par Tc, on trouve Tm .






Détermination du rapport de mélange à partir de la mesure de T et Tm


On porte T et Tm.

On trace l’ adiabatique passant par T

et la pseudoadiabatique passant par Tm.

Tc se situe à l’intersection des   deux courbes.

"r"(rapport de mélange) est donné par la ligne d’égal rapport de mélange saturant passant

par Tc.En suivant « rs »,   on obtient Td.








Détermination du rapport de mélange moyen à partir de T et Tm


On détermine Td pour quelques  points de mesure (dans les basses couches).

Il est ainsi possible de déterminer"r" moyen,

… plus rigoureux pour la prévision des cumulus !


La masse d ’air en un « clin d ’œil »

Instabilité d’une particule d’air non saturé

Soit une particule d’air   « sec »  (17,5°à 500m),
  soulevée adiabatiquement jusqu’à 2000 m.
Elle aura, à ce niveau, une température de 0°C.
L’air environnant à ce niveau est à la température de -3°C.
Abandonnée à ce niveau,
la particule, plus chaude, donc plus légère
que l’air environnant, ne reviendra pas
vers son niveau de départ, mais, au contraire, elle continuera à s’élever.



Instabilité d’une particule d’air non saturé

Donc, pour de l’air sec,

lorsque, dans une couche atmosphérique donnée,

la courbe  d'état est  « à gauche »  de l'adiabatique sèche

issue de la base de la couche cette couche est dite

«INSTABLE ».

Exemple:

Les tranches comprises entre 500m et 2000m,


et celles situées au dessus de 3000 m.





Instabilité d’une particule d’air saturé

Si la particule d’air  (17,5°à 500) est saturée

  et qu’elle soulevée pseudoadiabatiquement jusqu’à

2000m,elle aura, à ce niveau, une température de 11°C.

L’air environnant à ce niveau est à la température de -3°C
.
Abandonnée à ce niveau, la particule, beaucoup plus

chaude, donc beaucoup plus légère que l’air environnant,

ne reviendra pas vers son niveau de départ mais au


contraire, continuera à s’élever.




Instabilité absolue

La tranche atmosphérique de 500 à 2000 m est instable

que l’air soit sec ou saturé.Cette tranche est dite

 « absolument instable ».

Donc, dans une tranche atmosphérique donnée, lorsque la

courbe d’état est « à gauche »  des adiabatiques sèches et

saturées,il y a instabilité absolue.




Stabilité d’une particule d’air non saturé

Une particule d’air « sec », à 14 °C, soulevée

adiabatiquement à  partir du sol, est constamment plus

froide , donc plus dense que l’air environnant.

Quel que soit le niveau où elle est abandonnée, elle

reviendra à son niveau de départ. L’air est dit Stable.




Stabilité d’une particule d’air non saturé

Pour de l’air sec,

lorsque dans une  couche atmosphérique donnée,  la

courbe d'état se situe   à droite de l’adiabatique sèche

partant de sa base,l’air est dit Stable.

Ici:  du sol 3000 m



Stabilité d’une particule saturée

Dans ce cas, lorsqu’une particule d’air saturé est soulevée

pseudoadiabatiquement à  partir du sol, elle est

constamment plus froide, donc plus dense que l’air

environnant.Quel que soit le niveau où elle est

abandonnée, elle reviendra à son niveau de départ.

L’air est dit    Stable.




Stabilité absolue

Lorsque, dans une tranche atmosphérique donnée, 

la courbe d’état est :

« à droite » 

des adiabatiques sèches et saturées,  il y a

stabilité absolue.




Instabilité conditionnelle

Lorsque, dans une couche donnée, la pente de la courbe

 d'état est comprise entre celle de l'adiabatique et celle de

la pseudo-adiabatique , On parle  d’instabilité  

conditionnelle. L'instabilité n'apparaît en effet que si l'air

se sature au cours de son soulèvement.

        Un sondage peut souvent être analysé rapidement, dans ses grandes lignes, lorsqu’il est typique d’une situation météo  bien marquée:
         air trop sec ou trop humide,
         changement de masse d’air,
·        conditions anticycloniques diverses,
·        et enfin… le sondage matinal idéal !


Gros écart entre T et Tm : AIR SEC , Thermiques purs


L'inversion de « subsidence ».

Apparaît lorsque des hautes pressions sont

présentes en altitude.

Reconnaissable à la présence:

* d’air relativement chaud  et sec en altitude.

·      d’une inversion bien marquée avec assèchement simultané (T et Tm s’écartent).

       Avantage: aucun risque d ’orage! 





L'inversion de changement de masse d’air en altitude


Reconnaissable à l’augmentation simultanée de l’humidité

dans la couche d‘inversion (T et Tm proches et parallèles).

Inconvénient: elle est souvent accompagnée de nuages,

pouvant gêner ou empêcher la convection.






Atmosphère trop humide sous l’inversion


Si la différence entre T et Tm est trop faible dans les

couches situées au-dessous de l’inversion d’altitude, il peut

y avoir des ETALEMENTS en cours d’après-midi




Atmosphère trop sèche sous l’inversion.


Courbes de T et Tm très écartées l’une de l’autre (air très sec)

convection sans Cumulus

thermiques purs…






Le sondage matinal « idéal » !


Air sec en altitude

1-  (pas de nuage gênant la convection).

2- Inversion de subsidence bien marquée et assez élevée.

3-Courbe des Tm idéale (formation de Cumulus possible, avec base élevée et faible nébulosité, sans risque d’étalement).

4-Courbe d’état « lisse », inclinée entre adiabatique sèche et saturée (convection régulière et peu turbulente).

5-Inversion nocturne peu épaisse (rapidement résorbée par le réchauffement diurne).








Quelques exemples typiques
de sondages basses couches
Bien noter que les courbes données sur ces sondages sont :
        La courbe d’état (t° C en fonction de la pression),
        La courbe des températures du point de rosée (Td en fonction de la pression).
Sondage basse couche  matinal
Noter l’inversion nocturne au voisinage du sol
et, en altitude,  les fluctuations rapides de l’humidité d’un niveau à un autre.



Sondage à la fin de la même journée, après brassage par la convection.
Remarquer le profil quasi-adiabatique de la température et l’homogénéité du rapport de mélange dans la couche brassée par la convection
(de 600 m jusqu’à la base des nuages).

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