notion generale

* * bonne année 2022* *






      NOTION en météorologie tropicale

I-                   L'ATMOSPHÈRE ET L'ENERGIE :
Notre planète tire toute son énergie d'une seule source : le Soleil. Le sol, les océans et l'atmosphère reçoivent de l'énergie du Soleil sous forme de rayonnement électromagnétique. La lumière que nous voyons est formée de ce rayonnement.


Variations horizontales du rayonnement solaire
qui arrive à la surface de la Terre.
L'équateur reçoit plus d'énergie que les deux pôles, car :
Les rayons arrivent de façon directe à l'équateur (contrairement aux autres régions où les rayons arrivent à l'oblique);
le Soleil est un peu plus proche de l'équateur que des autres régions.
La Terre reçoit l'énergie du Soleil, mais elle en perd également sous forme de rayonnement. La Terre rayonne de l'énergie, tout comme notre corps. En effet, tout corps qui possède une température supérieure à 0 Kelvin
(-273°C) émet un rayonnement. Dans les cas de la Terre et de notre corps, ce rayonnement se nomme « rayonnement infrarouge ».
II- Circulation Générale
Le déséquilibre thermique existant dans l’atmosphère entre les régions de basses latitudes et les régions polaires, du fait de la différence de la quantité de chaleur reçue du soleil induit au sein du fluide atmosphérique un déséquilibre de densité (masse volumique), donc de pression ; des mouvements s’y mettent en place à la recherche d’un état d’équilibre : l’air très froid donc très dense près des pôles, tend à  s’étaler horizontalement sur la surface de la terre par simple effet de la pesanteur ; dans ce mouvement vers le sud, il vient progressivement remplacer l’air chaud moins dense qui se soulève ; l’air réchauffé considérablement  près des latitudes équatoriales devient plus léger et s’élève dans la haute atmosphère, ou il prend une direction vers le pole.
En outre, la rotation de la terre induit la force de déviation de Coriolis, ce qui limite les déplacements de l’air d’une latitude à une autre. Dans l’hémisphère nord, cette force dévie vers l’ouest toute particule en mouvement du nord vers le sud, et vers l’est toute particule en mouvement du sud vers le nord.
 L’air froid de la calotte polaire tendant à circuler vers le sud est entraîné vers l’ouest, l’air chaud remontant vers
le nord est entraîné vers l’est.
 Conclusion : Le maintient  de la stabilité hydrostatique  d’une part et  la rotation de la terre d’autre part sont les deux facteurs principaux qui déterminent les mouvement à grande échelle de la circulation générale de l’atmosphère et provoque les zones de climat de la Terre.
L'air chauffé sur les régions équatoriales s'élève et s'étend vers le nord et le sud. Après que l'air c'est refroidit, comme il est plus lourd, il descend de nouveau à la surface de la Terre dans la zone de climat subtropicale entre les latitudes 25° et 40°. Cet air décroissant stabilise l'atmosphère, empêchant beaucoup de formation de nuage et de précipitations. Dans cette bande, se forme des anticyclones sur la mer ( ex anticyclones des Açores). En conséquence, plusieurs des climats du désert du monde peuvent être trouvés dans la zone de climat subtropicale. L'air de surface des régions subtropicales retourne vers l'Équateur pour remplacer l'air qui s'élève, achevant ainsi le cycle de la circulation de l'air dans la cellule de Hadley.
Bien que la réalité physique des cellules de Hadley ait été remise en cause, elles fournissent d'excellents moyens pour décrire la façon dont la chaleur est transportée à travers la Terre par le mouvement d'air. La circulation générale sert à transporter l'énergie calorifique des régions équatoriales chaudes à des régions tempérées et polaires plus froides. Sans une telle redistribution latitudinale de la chaleur, l'Équateur serait beaucoup plus chaud et les pôles seraient beaucoup plus froids.
III-Conception  historique de la circulation générale
Schéma simple des cellules de Hadley

Modèle de Hadley(1735)

Ce modèle suggère une cellule unique hémisphérique, composée d’une branche ascendante à l’équateur et subsidente au pôle. Cette circulation tente d’expliquer le régime des alizés, mais ne décrit pas le régime d’est polaire.

Schéma complexe des cellules de Hadley
 










Modèle de Ferrel(1956)
Ce model apport une grande amélioration au schéma de Hadley en introduisant une nouvelle « force », la composition de la force de Coriolis. Ce modèle explique mieux la distribution de la pression
La circulation générale de l'air est cassée en trois cellules dans chaque hémisphère :
- la cellule de Hadley,
- la cellule de Ferrel,
- la cellule Polaire.




À gauche, une représentation très schématique de la circulation moyenne sur l'année, avec en coupe les vitesses moyennes verticales et méridiennes (nord-sud ). En réalité, seules la cellule de Hadley de l'hémisphère d'hiver est très bien définie. À droite, une situation « typique », avec en coupe la répartition verticale de la nébulosité pour les différentes zones de latitudes. La dimension verticale des coupes atmosphériques est évidemment très exagérée sur cette figure : l'altitude de la tropopause, qui sépare la troposphère de la stratosphère, va de 10 à 12 km au-dessus des pôles, à 18 km au-dessus du front intertropical

          Schéma complexe de la circulation générale (modèle de Palmèn (1951))

Ce  modèle apporte une contribution décisive à la description de la circulation générale et tient compte notamment de l’importance des échanges horizontaux et des courants jet d’altitude. Ce schéma montre notamment la cellule de Hadley à tropopause haute, la cellule de Ferrel avec une circulation complexe, la cellule polaire, les principales zones de hautes et de basses pressions ainsi que les jets tropicaux, subtropicaux et polaire. Ce modèle respecte mieux les équilibres énergétiques de l’ensemble terre atmosphère. 


IV- caracteristiques aux latitudes moyennes
En altitude :
La structure de la circulation générale moyenne apparaît nettement sur les cartes d’altitudes (en surface, le mouvement de l’air est trop perturbé par les divers facteurs géographiques). Cette structure comprend en particulier dans la troposphère une vaste zone de vents forts d’ouest, «  le courant-jet d’ouest », oscillant autour des latitudes moyennes, (avec des vitesses maximales prés de la tropopause), entre une zone de hautes pressions entourant les régions équatoriales et une zone de basses pressions aux latitudes polaires (fig. ci-dessous)




Le déséquilibre thermique constamment entretenu entre les régions proches de l’équateur et les régions polaires, fait des latitudes moyennes le lieu de transition entre l’air chaud et l’air froid, où existe donc un fort gradient horizontal de température (fig. (b)).
Les cartes de répartitions moyenne mensuelle des isohypses en altitude (fig.ci-dessus) font ressortir très nettement le courant-jet d’ouest des latitudes moyennes ; elles montrent des ondulations marquées sur l’Amérique du nord et le nord de l’Europe, (ondulation visibles à tous les niveaux), qu’il y a tout lieu d’attribuer à l’influence dynamique des continents.
    En surface :
  En basses couches, la circulation de grande échelle dépend essentiellement de la répercutions du courant général d’ouest et de l’évolution des ses ondulations, de leur forme, leur vitesse, etc. A ces causes d’abord dynamiques, se superposent les diverses influences géographiques déjà mentionnées, et les effets dus aux actions plus ou moins directes du sol. Il en découle un aspect souvent très complexe des répartitions des paramètres en surface, ce qui expliques l’aspect cellulaire que prend la circulation au sol, en particuliers dans l’hémisphère nord(fig.ci-dessous), même si la circulation d’altitude est approximativement zonale.



conclusion
Les latitudes moyennes sont le lieu des rencontres et des échanges entre courant chaud et courant froid indispensable aux transferts nécessaires de chaleur entre régions polaires et équatoriales. Toutes variations du champ de mouvement déforment le champ de vent et le champ de pression, et interagissent plus ou moins sensiblement avec le courant jet d’ouest (en altitude) lié a la zone de transition entre l’air chaud et l’air froid. Ainsi se créent dans les champs de mouvement  les dépressions et les anticyclones dynamiques induisant des courants convergents (ou divergents), ou apparaissent (disparaissent), des zone de friction entre masses d’air d’origine différente : les fronts et les systèmes cycloniques des latitudes moyennes. C’est à travers eux que peuvent se faire les transferts méridiens d’énergie nécessaire à l’équilibre de l’atmosphère
   V- monde tropical- Equateur météorologique :

La description de la circulation atmosphérique dans les régions tropicales peut être présentée de deux façons différentes :
La première décrit classiquement le monde tropical avec en surface deux ceintures anticycloniques subtropicales, axées vers les 30°N et 30° S et sépares par une dépression relative appelée basse pression intertropicales (BPIT). En altitude le système va s’inverser avec une ceinture de hauts géopotentiels sur l’équateur


La seconde permet de délimiter le monde tropical avec deux discontinuités :
-          l’une centrale et verticale : L’équateur météorologique ( E.M) qui sépare le monde tropical en deux hémisphères distincts. Nous aurons alors l’hémisphère d’hiver avec des perturbations polaires qui pénètrent parfois dans les régions tropicales jusqu’en bordure de l’équateur géographique et l’hémisphère d’été qui sera le siège des perturbations tropicales plus ou moins bien organisées mais constituées essentiellement de convection profonde.
-          L’autre quasi horizontale :
      La couche d’inversion des alizés divise  la troposphère en deux strates d’inégales épaisseurs :
·         La strate inférieure où couche des alizés ;
·          la strate supérieure siége de la subsidence.




D’une manière générale, la région comprise entre le Tropique du Cancer 23°27’ N, et le Tropique du Capricorne 23°27’S définit la zone tropicale, une ceinture autour du globe. L’étude des phénomènes atmosphériques décrite dans cette zone constitue la météorologie tropicale avec des caractéristiques particulières. Cette zone comprend spécialement des océans, des zones désertiques  et des forêts. Les phénomènes convectifs tropicaux ont une importance prépondérante dans la circulation générale du globe. La circulation particulière dans cette zone et les effets conjugués des différents phénomènes (ZCIT, ondes d’est, lignes de grains etc…) jouent  un rôle fondamental sur l’ensemble du globe.
Les alizés sont déviés entre 5 N et 5 S à cause des effets conjugués de la force de Coriolis, de la friction (frottement) et du tourbillon potentiel. Cette zone.5N – 5S s’appelle zone de convergence Intertropicale (ZCIT). Elle est marquée par  une forte convergence : ∇.V
.
vi- la zone de convergence intertropicale  zcit




1-Définition de la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) :


La Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) est:
-          une bande de convection à orientation presque zonale présentant parfois des ondulations méridiennes (N/S) significatives.
-          une étroite bande zonale où les vents des deux hémisphères se rencontrent.
-          généralement inclinée avec l’altitude vers l’Equateur en Afrique de l’ouest
-          La position en surface de la ZCIT est localisée dans les zones de basses pressions ou de discontinuité de vents convergents. Sa position extrême nord  est atteint en été boréal (Juillet/Août), saisons des pluies et sa positon extrême sud en été austral (Janvier / Février), saisons sèches sur de vastes zones au dessus de l’Afrique de l’Ouest.











L’équateur météorologique sur les océans (d’après Leroux)     L’équateur météorologique sur les continents
2- Caractéristiques de la ZCIT au-dessus de l’Afrique :

La position en surface de la ZCIT tend à coïncider avec le maximum de l’ensoleillement avec un temps de réponse de 4 à 6 semaines par rapport à la position du soleil.
La ZCIT oscille entre le tropique du Cancer et celui du Capricorne, en réponse au mouvement apparent du soleil. Elle présente cependant des variations régionales. Au dessus de l’Afrique de l’ouest, la ZCIT reste au nord de l’Equateur toute l’année à cause de l’influence océanique, notamment la température relativement basse de la surface de l’eau de mer dans le Golfe  de Guinée. En Afrique de l’est, du Centre et du sud, la ZCIT oscille de part et d’autre de l’Equateur. Ceci est dû en partie aux différentes capacités thermiques et à la distribution des masses continentales et océaniques.

3- La dynamique de la ZCIT.
Une ZCIT active se caractérise par :
-          une convergence dans les basses couches
-          une humidité suffisante dans la basse et moyenne troposphère pour le développement des nuages de convection profonde
-          des vitesses verticales négatives à 500 hPa indiquant des mouvements ascendants
-          une divergence dans les couches supérieures à partir de 300 hPa jusqu’à la tropopause indiquant des flux sortants
-          des nuages convectifs ou amas nuageux sur l’imagerie satellitale.
NB :
Au dessus de l’Afrique Occidentale et une partie de l’Afrique centrale, la trace au sol de la ZCIT est appelée Front InterTropical (FIT).

4- Structure du FIT :

En Afrique boréale, il s’agit d’une discontinuité en alizé de Nord-Est (Harmattan) et la mousson. Ces deux flux ont des caractères complètement différents :

A – L’Alizé de Nord Est en raison de son origine continental et son déplacement au-dessus des régions arides, c’est un flux très chaud et sec.
B – La mousson. C’est un flux humide qui, bien que se réchauffant sur le continent est plus dense que l’air du Sahara. En conséquence le flux de mousson s’enfonce comme un coin sous le flux d’harmattan. Ce qui fait que la trace au sol du FIT est généralement inactive, l’épaisseur de la mousson étant insuffisante pour permettre la formation de nuages à fort développement.
Au fur et à mesure que l’on s’approche de l’équateur, le flux de mousson s’épaissit tout en restant un phénomène de basses couches limitées approximativement à 700 hPa.
Considérant le phénomène météorologique de cette structure on peut délimiter plusieurs zones dans le sens méridien caractérisant l’ensemble du système.
Sur l’Afrique Occidentale et Centrale on peut observer toutes les séquences lorsque le FIT a atteint sa position maximum en latitude c’est-à-dire en Juillet/Août.

ZONE  A
Il s’agit de la zone au Nord de la trace au Sol du FIT. Elle correspond au climat de type saharien : température élevée, quantité de vapeur d’eau extrêmement faible. En conséquence la formation de nuages convectifs y est impossible.
La présence de basses pressions (air chaud), l’accélération de l’harmattan et la nature du sol (sableux sans végétation) donne lieu à la formation de nombreux lithométéores (tourbillons, vent de sable, brume sèche). Cette zone est prédominante en saison sèche (hiver boréal) lorsque le FIT est très bas en latitude.

ZONE  B (largeur environs 200 Km)
Elle se trouve immédiatement au sud du FIT dans le coin d’air humide dont l’épaisseur n’excède pas 1000 à 1300 m. Il est surmonté par l’harmattan sec et subsident. De ce fait et en raison de la faible épaisseur de la mousson, les nuages, en général voient leur extension verticale limitée, leur fréquence augmentant au fur et à mesure que l’on se déplace vers le sud. On observe souvent des brumes sèches en altitude (dans l’harmattan) et des vents de sable si un grain se produit.

ZONE C (largeur environs 200 à 500 Km)
Au sud de la zone B l’épaisseur de la couche humide continue de s’augmenter jusqu’au maximum.(1000 à 4000m d’épaisseur de mousson). Cette région se subdivise en deux zones : C1 et C2.
Zone C1 (largeur environs 200 à 400 Km )
La couche d’air humide s’épaissit et son extension verticale devient telle qu’elle permet le développement de nuages convectifs à forte extension verticale (CB). C’est le domaine des orages et de l’activité maximale des lignes de grains.

Zone C2 (largeur environs 200 à 500 Km)
La couche d’air humide est à son épaisseur maximum, ce qui empêche une forte convection. Les masses nuageuses y sont étalées en couches ne formant que des perturbations zonales qui donnent de fortes pluies continues (pluies de mousson).




Zone
      A                          A/B             B
         C1               C         C2
                        D
Largeur

200 Km
200 à 400 Km
200 à 500 Km

Epaisseur de mousson
0à 1000-1500m
1000 à 3/4000m
2000 m environ
Nébulosité
Ciel clair
Peu nuageux
Ciel couvert
nuageux
Nuages
CH : cirrus
CM :Altocum.

Cu de beau temps+ CB

CB à grand développement vertical


CM : altocum/altostra
CL : Stratocu


CL : Stratus
Stratocumulus
Cumulus
phénomènes
Brume sèche
Orages isoles
Averses, Orages,Ligne de grains
Pluies continue « luies de mousson »
Pluies faibles ou bruines
Convergence en surface
Forte quand FIT  entre 7 et 12° N
Forte en drift cisaillé
(juin à septembre)
divergence

ZONE  D 
Cette zone correspond à l’extension de l’anticyclone de Sainte Hélène qui s’étend (Juillet/Août) sur les régions proches du Golfe de Guinée (Basses côtes en Afrique Occidentale partie Nord de la côte Ouest de l’Afrique à l’exception du Golfe du Biafra). On y remarque l’influence anticyclonique (subsidence et inversion de température). Les nuages convectifs ne peuvent donc pas s’y développer. C’est le domaine de la petite saison sèche de Juillet à Août sur la basse côte avec compte tenu de la forte humidité dans les basses couches, la formation des nuages Strato-cumulus.
NB : Il est évident que la structure méridienne de ces zones ne constitue que de moyenne pouvant fluctuer d’une manière parfois importante dans le sens zonal en fonction des variations des centres d’action.

5- Cas particulier de l’Afrique Centrale
L’Afrique Centrale est caractérisée par les aspects géographiques suivants :
Une zone continentale de part et d’autre de l’Equateur,
Deux océans à l’Est et à l’Ouest au dessus desquels se situent deux anticyclones subtropicaux dont les flux d’alizé sont déviés d’une manière différente selon les saisons et viennent converger sur le continent



Le FIT, particulièrement bien marquée sur la moitié occidentale de l'Afrique, sépare la mousson de Sud-Ouest, chaude et humide, de l'Harmattan, vent saharien très sec et plus chaud encore, à forte composante Est.
Il est faux de s'imaginer la zone de convergence intertropicale comme une ligne continue se développant autour du globe. Elle est très généralement interrompue sur les continents et le front maritime se relie souvent difficilement au front continental déformé par les effets de mousson et de relief. En Afrique en particulier, cette zone ne traverse que très rarement le continent d'Ouest en Est.


Sur les continents, la ZCIT marque souvent la limite de pénétration de la mousson et on le dénomme parfois "front de mousson".
La quantité de vapeur d'eau contenue dans ces masses d'air joue un rôle prépondérant dans leur masse spécifique. Contrairement à ce que l'on pourrait croire de prime abord, la mousson reste dans les basses couches rejetant l'air saharien en altitude. L'instabilité frontale est ainsi très limitée en altitude où se trouve de l'air sec, si bien que le front intertropical est peu actif alors que les manifestations orageuses sont très fréquentes et souvent très intenses au sein de la mousson.
6-      Fluctuation de la zone de convergence intertropicale :

Dans l'hémisphère Nord, au 1er janvier la ZCIT se situe grosso modo entre 10°S et 3°N, et au 1 août entre   4°N et 25°N.

Suivi de la ZCIT sur une année


ZCIT et régime des pluies



Tracé du  FIT :











VII- Climatologie tropicale :


Circulation moyenne mensuelle de la ZCIT (D’après     
                                                            G.DHONNEUR) 


Ces figures montrent le cycle annuel des précipitations en Afrique et on peut noter le mouvement méridien de la zone pluvieuse qui suit le mouvement apparent su soleil. On remarque que le sahel est marqué par une seule saison des pluies de mai à octobre.
En août la ZCIT est à une position extrême au nord, ce qui ce traduit également le maximum d’activité de la mousson, c'est-à-dire des flux humides de sud-ouest originaires du golfe de Guinée.



IX-Models de circulation tropicale :

Afin de schématiser la circulation tropicale qui, relativement stable, présente les même aspects aussi bien en surface qu’en altitude Morth et Johnson ont défini des modèles de circulations qui décrivent correctement tous les cas rencontrés dont on présente quelques cas :

a)      Le duct
Le duct est défini par un flux de secteur est des deux cotes de l’équateur et par un champ de pression (ou de géopotentiels) caractérisé par une zone de basses pressions (ou de bas géopotentiels) équatoriales.
Dans la réalité ce schéma est lié à une confluence d’alizés sur les régions équatoriales. Le champ de divergence horizontale du vent correspond à l’existence d’un duct marqué fig. ci-dessous par
·         de la divergence négative à l’entrée du duct
·         de la divergence nulles dans le duct.
·         de la divergence positive à la sortie du duct.
Ce champ de divergence permet de préciser les conditions nuageuses théoriques attendues dans un duct.      
·         formations nuageuses dans la zone d’entrée avec le maximum d’activité en dehors de la zone équatorial.
·         advection des masses nuageuses dans le duct.
·         dissipation des masses nuageuses dans la zone de sorties  du duct.

  

















b) Le bridge :
Le bridge est  défini par un flux de secteur ouest des deux cotés de l’équateur et un champ de pression (ou de gépotentiels) caractérisé par une zone de hautes pressions (ou de hauts géopotentiels) équatoriales fig. ci-dessous. Ce schéma, à l’inverse du précédent est la configuration habituelle des cartes d’altitude au dessus de la surface d’inversion des alizés. Elle sera plus accentuée lors d’un passage simultané de thalweg dans chacun des deux hémisphères. Cependant, il aura une grande importance en surface sur le pacifique ouest puisque, générateur d’un flux d’ouest le long de l’équateur géographique appelé « westerly burst ».
Ces vents d’ouest seront une des composantes des événements de type « EL NINO ».
Le champ de divergence sera à l’opposé de celui décrit par le duct.
La superposition d’un duct et d’Bridge explique l’existence et l’intensité de la convection dans les régions tropicales. Ils pourront s’associer pou accentuer les systèmes convectifs, ou au contraire s’opposer dans leurs effets atténuant ou même faisant disparaître la convection.


c)      Le drift :
Ce model théorique correspond à une situation fréquemment observée, il est obtenu à partir des deux hypothèses fig. ci-dessous :
-          l’existence d’un gradient méridien transéquatorial de pression.
-          l’existence d’isobares (isohypses) parallèles à l’équateur. 

                      
existe aussi d’autres types de models secondaires comme par exemple le model de diamond (ou carreau) ou l’on note l’existence simultanée d’un duct et d’un bridge schéma fréquents sur les cotes centre orientales de l’Afrique tropical.




   
X-Les systèmes pluvigènes :
Le problème des systèmes de pluies en Afrique tropicale est fondamental, du fait qu’il exprime la problématique de la sécheresse. Les principaux composants météorologiques de l’Afrique tropicale sont  comme suit:
    - flux de mousson en basses couches
    - AEJ (couches moyenne)
    - TEJ (couche supérieures)
    - ondes d’Est.
    - influences des anticyclones subtropicaux
    - Influence de la dépression saharienne.
    - ….
 De façon simplifiée, on peut considérer qu’il existe trois type de système pluvigènes en Afrique : les lignes de grains, les ondes d’est et la ZCIT elle-même. Les lignes de grains (amas nuageux typique de la zone) constituent la principale source de précipitations, mais celles-ci résultent de multiples interactions entre plusieurs éléments, tel que les ondes d’est ou les jets tropicaux (AEJ, TEJ).

* Les Jets :

*Jet d’Est tropicaux  (JET) :

Le fait important dans la circulation de la haute troposphère tropicale est l’existence des vents d’Est plus ou moins intenses qui affectent les régions tropicales jusqu’au centre de l’océan atlantique à travers l’océan indien puis l’Afrique principalement pendant l’été boréal.


      


                       Axe des jets (tiretés gras), flux (trais plains), iso-taches (tiretés en nœuds).
Ces vents prennent le nom de jet d’Est tropical ou J.E.T. (ou TEJ en anglais). Le J.E.T est un vent troposphérique limité en latitude par la circulation d’été (de juin à septembre)
En effet le J.E.T  représente, suivant les auteurs, soit uniquement les vents d’Est issus de la mousson asiatique, soit il décrit tous les vents d’est tropicales africains (figure ci-dessus) :






Les positions du Jet Est tropical (JET).



Le développement du J.E.T est lié à deux facteurs :

-          le contraste thermique existant pendant l’été boréal entre les plateaux tibétains et les régions tropicales humides.
-          le renversement de champ lié à la mousson indienne qui s’identifie en altitude par des hauts géopotentiels et la divergence ainsi créée favorise les flux de chaleur latente.
C’est cette double origine qui lui donne cette importance mais aussi la variabilité de son dynamisme.
La carte des épaisseurs 850 hpa-200 hpa (fig ci-dessous) montre que les plus grandes valeurs sont dans les régions subtropicales avec deux maxima, l’un sur le plateau tibétain et l’autre sur le Sahara et que les valeurs les plus basses sont sur les régions équatoriales.





Carte des épaisseurs 850 hPa- 200hPa.

- au sommets de la troposphère, dominant la zone de basses pressions intertropicales nous avons une région de hauts géopotentiels liés à l’extension verticale des masses d’air chaudes et humides recouvrant ces régions avec à tous les niveaux des vents de composantes Est plus ou moins intenses. Mais dans les couches supérieures, l’océan indien et sur l’Afrique, ils prennent le nom de jet d’Est tropical (JET).
Au dessus des ceintures anticycloniques nous aurons par contre des vents d’ouest prenant réellement un caractère de jet en devenant jet d’ouest subtropicaux.
-Dans les couches moyennes de la troposphère la circulation sera tributaire des événements météorologiques pouvant se produire aussi bien dans la couche des alizés qu’au sommet de la troposphère, le jet d’est africain (JEA) en est un exemple.

*Circulation au dessus de l’inversion.

C’est l’une des composantes de la variabilité climatique des régions tropicales mais aussi l’un des mailons essentiels des échanges thermiques entre régions tropicales et régions polaires.
A tous les niveaux nous aurons des vents ayants une forte composante d’ouest, sauf sur l’équateur météorologique ou les vents prennent au contraire composante Est , avec dans les basses couches une confluence d’Est et au sommets une diffluence d’Est plus ou moins marquée.
Ces sorties diffluentes sont liées aux hauts géopotentiels qui marquent significativement la présence de l’équateur météorologique et ses convectifs. Dans certains cas bien précis, ces vents d’Est vont se renforcer et donneront naissance aux Jet Tropicaux (JET).
La circulation de la haute troposphère est généralement décrite par des cartes du niveau 200hPa bien que ce niveau ne décrive pas parfaitement la haute troposphère qui peut culminer à un niveau supérieur au niveau 100 hPa.
L’étude de deux cartes 200 hPa (l’été boréal et été austral) montre quelques similitudes mais aussi de grandes différences entre les circulations de l’hémisphère Nord et de l’hémisphère Sud (fig. ci-dessous)




Sur les hémisphères d’hiver nous avons une circulation d’ouest plus intense sur le sud que sur le nord.
Sur les hémisphères d’été nous pouvons observer plus de centres de hauts géopotentiels sur l’hémisphère sud que sur l’hémisphère nord.
Sur l’ouest Pacifique, l’existence quasi permanente d’un haut géopotentiels reste un élément très important pour cette région.
En effet, les hauts géopotentiels ont comme origine de puissantes zones convectives ce qui permet de penser que la région située à l’Est de Papouasie Nouvelle Guinée est une région  très importante pour la circulation générale. C’est dans cette région que naisse un grand pourcentage de cyclone.

           


Les Ondes d’est :
Qu'est-ce que les ondes d'est ?




Il est bien connu depuis la fin des années 30 (Dunan 1940) que des perturbations de basses couches de la troposphère (de la surface de la mer à 5 km d'altitude) se déplacent vers l'ouest et servent souvent d'amorce de circulation cyclonique pour un grand nombre de dépressions tropicales sur l'Atlantique Nord. Riehl (1945) a mis en évidence le fait que ces perturbations, maintenant connues sous le nom de "Ondes d'est africaines", avaient leur origine sur le nord du continent africain. Bien que de nombreuses théories sur le mécanisme de formation de ces ondes aient été proposées au cours des dernières décennies, c'est Burpee (1972) qui a démontré que ces ondes sont générées par une instabilité du courant jet d'est africain. (Cette instabilité - connue sous le nom d'instabilité barocline - se développe quand il y a une décroissance de la vorticité du sud vers le nord). La naissance du jet d'est est la conséquence de l'inversion du gradient de température dans les basses couches de la troposphère au-dessus de l'ouest et du centre nord du continent africain.
Cette inversion est due au contraste thermique entre les températures extrêmement chaudes au-dessus du Sahara et les températures nettement plus froides le long du Golfe de Guinée.
Ces ondes se déplacent d'une manière générale vers l'ouest dans le flux d'alizé au-dessus de l'océan Atlantique. Elles commencent à apparaître en avril/mai et finissent vers octobre/novembre. Les ondes ont une durée de vie de 3/4 jours et une période de 2000 à 2500 km, (Burpee 1974). En moyenne, 60 ondes d'est sont générées sur le continent africain tous les ans. Mais on n'a pas encore trouvé de relations directes entre leur nombre et l'activité cyclonique sur le bassin atlantique.
Alors que seulement 60% des tempêtes tropicales de l'Atlantique (Saffir-Simpson Scale catégories 1 et 2) ont pour origine les ondes d'est, près de 85% des ouragans intenses prennent naissance dans ces mêmes ondes d'est (Landsea 1993). On suggère même que pratiquement toutes les dépressions et cyclones tropicaux du Pacifique Est ont une origine africaine (Avila and Pasch 1995).
On ne connaît pas encore totalement les mécanismes d'évolution de ces ondes au fil des années, tant en intensité qu'en position, ni dans quelle mesure on pourrait corréler leur nombre et l'activité cyclonique dans l'Atlantique et le Pacifique Nord-Est.



*Différents type d’ondes des régions tropicales

L’atmosphère des régions tropicales est le siège de différent type d’ondes qui se superposent. Le tableau ci-dessous fournit les caractéristiques des principales ondes existantes :

type
Période
(jours)
Longueur
D’ondes103km
Déplacement degré/jour

Amplitude maximale

remarques

Vent :  

 (m/s)

Niveau:

latitude

 

Est(RHIEL)
4/5
2 à 4
Est –ouest
6à 7
3
(v)
MT
5-15
Noyau froid B.T
Noyau chaud M.T
Inclinaison nulle ou légère vers l’est par rapport aux basse couches
Equatoriales
-
8 à 10
Est –ouest

-
T
0
Forte inclinaison vers l’est par rapport aux basses couches
YANAI
MARUYAMA
4/5
8 à 10
Est –ouest
(20)
3
(v)
H.T
B.S
0
Inclinaison vers l’est T vers l’ouest
ALLACEKY
10/20
40
Est-ouest
(30)
8
(u)
S
0
Non repérable en composante méridienne

T : Troposphère     H.T : Haute  troposphère   M.T : moyenne troposphère    V : Composante méridienne

S : Stratosphère      B.S : Basse stratosphère    B.T :  Basse troposphère         U : Composante zonale





A retenir donc qu’une onde d’est est:
  • une perturbation d’échelle synoptique qui se déplace de l’est vers l’ouest en se superposant au flux d’est des régions tropicales.
  • un phénomène tropical qui favorise et entretient le développement des orages.
De nombreux systèmes convectifs des régions tropicales, organisés en lignes de grains ou en amas nuageux sont générés par les ondes d’est.
  • La taille et la forme d’un système convectif dépendent de l’humidité dans les basses couches et d’autres caractéristiques dynamiques de l’atmosphère de la région concernée
  • Le système nuageux généré par une onde d’est se forme au voisinage de l’axe du thalweg. Le système nuageux s’affaiblit ou disparaît lorsqu’il rentre dans la zone de la dorsale de l’onde.
  • L’intensité d’un système convectif dépend de son mouvement relatif par rapport à l’onde.


Les ondes d’est actives :
Les indicateurs d’une onde d’est active sont entre autres:
    • Une circulation cyclonique (vortex) dans les basses couches indiquant des flux rentrants (convergence)
    • de l’air humide instable et convergent dans les basses couches
    • des valeurs négatives de divergence à 700 hPa (convergence)
    • des valeurs négatives de vitesse verticale à 500 hPa indiquant des mouvements ascendants
    • des valeurs positives de divergence à 200 hPa indiquant des flux sortants
Caractéristiques des ondes d’est en Afrique :
En Afrique, les ondes d’est présentent les caractéristiques suivantes:
- Longueur d’onde: de 15° à 45° de longitude (valeur moyenne, 30° de longitude)
- Amplitude de l’onde: le maximum s’observe autour de 5°N ou 5°S. Ce maximum décroît et approche zéro aux latitudes de 20°N et 20°S Vitesse de l’onde: Environ 15 noeuds, ce qui implique une période voisine de 3,2 jours
Autres systèmes pluvigènes :
Les amas nuageux
Ce sont des zones nuageuses de dimensions moyennes (300-500 km de long ou de diamètre) qui peuvent apparaître ou disparaître en quelques heures et ceci sans aucune liaison évidente avec des perturbations synoptiques des champs de vent ou de pression.
A cause de l’évolution diurne de température, un CB peut prendre naissance et disparaître tout de suite
Les Lignes de grain :
Ces phénomènes sont typiques des perturbations de l’Afrique subsaharienne et de l’Afrique centrale. Une ligne de grains est considérée comme un alignement plus ou mois homogène de cumulonimbus. A son origine, il y a de la convection avec formations nuageuses qui peut avoir pour origine la situation synoptique ou des particularités géographiques comme le relief :(en Afrique sur la boucle du Niger ; Oshogbo hills et le mont Adamaoua)         AEJ  700-500 hPA   et  TEJ 200 - 150  hPA. 75% des précipitations sont dues aux lignes de grains dans cette zone sahélienne. AEJ : African Easterly Jet et TEJ: Tropical  Easterly Jet  Les lignes de grains évoluent entre les deux courants d’Est.


Facteurs liés à l’évolution des lignes de grains
Pour qu’une ligne de grains puisse se développer il faut :
  • un champ de pression relativement faible à l’avant,
  • un champ de température relativement élevé à l’avant, T sup ou égale  à 27°C
  • des masses d’air convectivement instables mais dont l’instabilité sélective est faible,
  • une structure verticale du champ de vent relativement homogène en direction,
  • une orientation relativement méridienne de la ligne de grains et son déplacement vers l’Ouest.

XI-La mousson:


 

La mousson est par définition un flux originaire d’un hémisphère qui s’intègre dans la circulation de l’autre hémisphère géographique et bien qu’ainsi elle ne soit qu’un alizé dévié
Son apparition peut être décrite façon simpliste. En effet dés lors que l’équateur météorologique, confluence des alizés dans les basses couches s’éloigne de l’équateur géographique, les flux traversant ce dernier subissent une déviation vers la droite pour les alizés de l’hémisphère Sud et une déviation vers la gauche pour les alizés de l’hémisphère nord.
Cette déviation liée à la force de Coriolis permet du fait de l’opposition qu’il a entre l’anticyclone d’un coté de l’équateur géographique et d’une dépression de l’autre de passer d’une circulation anticyclonique à une circulation dépressionnaire.

Une autre définition de la mousson  a été donnée : la mousson est un flux de l’hémisphère d’hiver vers l’hémisphère d’été.
La mousson, phénomène planétaire qui intéresse les océans et les continents dépend essentiellement de l’équateur météorologique. Quand il y a opposition continent-océan de part et d’autre de l’équateur géographique   on peut assimiler la mousson à une brise de mer fig. ci-dessous :



La mousson est le nom d'un système de vents périodiques, actif particulièrement dans l'océan Indien et l'Asie du sud. Le mot mousson proviendrait du mot arabe mausim qui signifie saison. Le mot est également employé pour indiquer la saison durant laquelle ce vent souffle dans le sud-ouest de l'Inde et les régions adjacentes et qui est caractérisée par des précipitations très fortes, et aussi pour nommer les précipitations qui sont associées à ce vent.




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