teledetection

* * bonne année 2022* *

 



I. Introduction


Dans ces vingt dernières années, le développement des techniques satellitaires a permis aux météorologistes de résoudre leur plus grand problème, à savoir la collecte d’une multitude de données se rapportant aux échelles synoptiques, sub-synoptique et locale.

I.1. Inventaire des stations nécessaires à l’observation


La terre est divisée en trois types de zone :
ü  La zone océanique (37.107 km2) ou les ondes de longueur 3000 à 10000 km à décrire nécessitent un réseau de points dont la maille est de 600 km.

ü  La zone continentale ( 9. 107 km2) ou l’orographie détruit les ondes planétaires en ondes plus petites (ondes synoptiques de 1000 à 3000 km) et dont la distance entre stations ne doit pas excéder 300 km.

ü  La zone continentale à forte densité de population ( 5.107 km2) ou pour avoir une bonne prévision, il est nécessaire de travailler à l’échelle sub-synoptique (distance de maille 150 km au moins).

Tenant compte de ce qu’on vient d’énoncer, un réseau de 1250 stations d’observations en altitude est nécessaire pour être dans les normes.
Actuellement le nombre de stations est très faible surtout aux pays du tiers monde et la distribution des stations est loin d’être optimale. Le coût de maintenance, les problèmes de personnel et de télécommunications empêchent ce réseau de croître, on le voit diminuer quelquefois.

Il est à noter que l’inventaire ci-dessus se rapporte uniquement aux modèles de prévisions numériques. Il est entendu que les autres types d’utilisation requièrent un nombre plus important d’observations dans l’espace et dans le temps. La surveillance locale du temps nécessite des stations espacées de quelques dizaines de kilomètres et d’une fréquence d’observation d’une dizaine de minutes.

I.2. L’avantage des satellites météorologiques


Un observateur en altitude peut offrir des avantages considérables en face de ce problème qui est la surveillance globale du temps avec une densité d’observations qui peut aller jusqu’à la micro échelle.
Une plate-forme dans une orbite polaire à une altitude de 1500 km ( satellite à défilement) peut donner une image longue de 40000 km et large de 3000 km toutes les 2 heures ( en ne considérant seulement que la surface convenablement « vue »).
Durant 2 heures la terre tourne de 30° et ainsi la ceinture suivante vue par le satellite sera contiguë à la première ; donc une seule plate-forme couvrira le terre en 12 heures, 2 plate-formes en 6 heures et quatre en 3 heures etc…
Si ces plates-formes sont capables d’effectuer sur leur trajectoire des radiosondages avec la même précision que les stations, on aura résolu le problème d’observations.
                                                      H : altitude de satellite                 : 1500 km
                                                     Lv : bande convenablement vue : 3000 km
                                                     Lt : bande vue                                : 8000 km

                                                                          satellite


Cependant des mesures plus fréquentes nécessitent un nombre important de satellites à défilement ; aussi un satellite géostationnaire (fixe par rapport à la terre) offre la solution désirée, à savoir la surveillance permanente de la portion terrestre « vue » par le stellite. Cette portion sous surveillance est assez large, elle est d’à peu près le 1/3 ou le 1/4 de la surface terrestre, si on considère seulement la surface « vue » convenablement. D’un autre coté, une seule plate-forme peut voir seulement une portion déterminée, il est donc nécessaire de disposer d’au moins 5 satellites autour de la terre. Toutefois les hautes latitudes (> 50°) ne sont pas servies par le satellite géostationnaire, elles sont au contraire bien servies par les satellites à défilement qui passent sur les régions polaires pratiquement toutes les 2 heures.

II. Principe de la radiométrie

II.1. Les lois classiques du rayonnement


Il est évident que le seul signal terrestre qui peut atteindre le satellite est un signal électromagnétique. Les propriétés macroscopiques d’un corps terrestre par rapport à la radiation électromagnétique sont résumées au moyen de trois coefficients mis en équation :
r(λ,T) + t(λ,T) + ε(λ,T) = 1          (1)
r : réflexion
t : transmission
ε : absorption
λ : longueur d’onde de la radiation électromagnétique
T : la température en degré kelvin

Un corps qui reçoit une radiation en réfléchit une fraction (r), en transmet une autre à son environnement (t) et en absorbe le reste (ε).
r,t et ε sont respectivement la réflexivité, la transmission et l’absorption (appelée également émissivité pour des raisons que l’on verra plus loin).
Pour un corps noir, la distribution de l’énergie est donnée par la loi de Planck.
    
      (2)
h=6,6256. 10-34 j.s 
c=2,9979243. 108 m.s-1 
k=1,38. 10-23 j.°k-1   

β(λ,T) est la puissance radiative émise par une surface unité dans un demi-espace par unité de longueur d’onde. La puissance émise par unité d’angle solide est donné par : .
La figure 2 illustre la fonction de Planck pour T=6000 ° K (température de la surface du soleil) et pour T=300° K (température de la surface terrestre).




Figure. 2 : Représentation graphique de l’équation de Planck (cas terre – soleil)

La partie de droite de la fonction de Planck suit plutôt la loi de Rayleigh-Jeans:    
                                                             
                                                                       (3)
Bien entendu ces lois ne sont valables que pour un corps noir. Un corps noir est par définition un corps qui absorbe toute l'énergie qu'on lui fournit.
La puissance émise par un corps noir à la température T est donnée par la loi de Stefan Boltzmann:                                            
                                                                        (4)

C'est l'intégrale de la fonction de Planck dans le domaine [0,∞] des longueurs d'onde.
σ étant la constante de Stefan et qui vaut 5,6698.10-5 CGS.
A 273°K, W(T)=0,0316 w/cm2 = 0,452 cal/cm2/mn.

La longueur d'onde ou l'on a le maximum d'émission dépend de la température: c'est la loi de Wien.       
                                                                          (5)
l=0,2891 cm °K
Il est à noter que d'après la loi de Planck le maximum d'énergie du soleil a lieu pour λ=0,5 μ et qu'une grande partie de cette énergie est comprise entre 0,2 μ et 3 μ.
En ce qui concerne l'énergie émise par la terre, le maximum d'énergie se situe aux alentours de 10 μ et la plus grande partie est comprise entre 3 μ et 50 μ.

Les radiations électromagnétiques solaires sont confinées dans la bande visible, l'ultraviolet et le proche infrarouge; tandis que les radiations électromagnétiques terrestres sont dans l'infrarouge intermédiaires et éloigné (voir figure 3)




Figure. 3: Le spectre électromagnétique

Les lois de Planck (équation 2) et de Wien (équation 5) s'appliquent uniquement au corps noir. Pour des corps naturels, la loi d'émission doit être déterminée pour chaque corps souvent expérimentalement. Cependant tout ce qu'on peut dire est qu'un ensemble de corps de natures différentes à des températures différentes, après un certain temps, chaque corps atteint l'équilibre thermique montrant ainsi que la radiation absorbée est compensée par une radiation émise; c'est le principe de Kirchhoff.
                                                                            (6)
Ou Pi (λ,T) représente l'émission du corps i et εi (λ,T) le coefficient d'absorption de ce corps.               
Si nous écrivons l'équation 6 pour un corps quelconque et un corps noir on a la relation:
         
                                                                    (7)

Cette dernière équation met en évidence le principe fondamental qui est qu'un corps peut seulement émettre dans les bandes ou il est apte à absorber: c'est pourquoi on appelle le terme ε utilisé pour désigner l'absorption: l'émissivité.

II.2. Principe de la télédétection


Télédétection: en latin detegere  = découvrir, en grec télé = distance

  •   La Télédétection permet d’obtenir à distance des informations sur des objets.
  •   Ces informations découlent de l’interaction d’un rayonnement électromagnétique avec la matière constituant l’objet.

Définitions:
    • La télédétection est la discipline scientifique qui regroupe l'ensemble des connaissances et des techniques utilisées pour l'observation, l'analyse, l'interprétation et la gestion de l'environnement à partir de mesures et d'images obtenues à l'aide de plates-formes aéroportées, spatiales, terrestres ou maritimes. Comme son nom l'indique, elle suppose l'acquisition d'information à distance, sans contact direct avec l'objet détecté.  "Précis de télédétection : Volume 1, principes et méthodes »
    • Ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer des caractéristiques physiques et biologiques d'objets par des mesures effectuées à distance, sans contact matériel avec ceux-ci. "Glossaire des termes officiels de la télédétection aérospatiale"

 Les équations (2), (4) et (5) peuvent être utilisées pour déterminer la température d'un corps noir en mesurant la radiation émise par celui-ci.
L'équation de Stefan Boltzman (4) intègre toutes les longueurs d'onde, nécessite donc un radiomètre avec réponse sur tout le spectre.
L'équation de Wien (5) demande un spectromètre pour déterminer la longueur d'onde à laquelle la radiation est maximale.
 
L'équation de Planck (2) nécessite un radiomètre répondant à une longueur d'onde déterminée à ± Δλ; et donc c'est cette dernière qui est utilisée.
Si la fonction filtrante du radiomètre est A(λ), le signal enregistré par le radiomètre à bord du satellite serait:

 
 
Le second membre de cette équation devrait être multiplié par ε (l'émissivité) pour tenir compte des corps naturels si ε est connu.

La fonction filtrante est si étroite que les variations de ε(λ,T) dans l'intervalle [λ0-Δλ, λ0+Δλ] sont négligeables; la dépendance de ε avec T est aussi généralement négligeable.
Soit une source radiative d'intensité Ir, une fraction rIr sera réfléchie en direction du radiomètre. La terre quant à elle transmet au corps une intensité It dont une fraction tIt sera transmise au radiomètre par le corps, et il y a aussi le rayonnement propre du corps εβ. L'intensité totale qui émane du corps est donc:
I(λ,T)= ε(λ,T).β (λ,T) + r (λ,T).Ir (λ,T) + t (λ,T).It (λ,T)                  (9) 




Dans la bande du spectre électromagnétique ou l'atmosphère est transparente (fenêtres atmosphériques[1]), l'équation (9) représente le rayonnement qui arrive au radiomètre pour une mesure de température du corps. La signification exacte va dépendre de la bande d'onde utilisée et de la fonction filtrante du radiomètre.

Figure. 5





[1] On appelle fenêtre atmosphérique, la bande de longueur d'onde où l'atmosphère n'absorbe pas de rayonnement (voir figure.5)


II.2.1 La bande visible


D'après la fonction de Planck, l'énergie émise par la terre dans le visible est virtuellement nulle; on ne considère que l'énergie réfléchie.
                                                          I(vis) = r(vis).S.sin(α)               (10)

S: l'intensité du rayonnement solaire
α : élévation du soleil
La dépendance avec la température est négligée.

L’imagerie visible est tributaire de l’incidence des rayons solaires sur les corps et du pouvoir de réflexion de la surface supérieure de l’objet (nuages, végétation…). C’est ce qu’on appelle l’albédo.
Les nuages sont de bons réflecteurs ; par contre, le sol est un mauvais réflecteur surtout les étendues d’eau.
Le coefficient de réflectivité d’un nuage dépend de :
          Son épaisseur et la dimension de ses particules : plus un  nuage est épais et dense plus il réfléchit la lumière solaire,
          La nature de ses particules : un nuage de gouttelettes d’eau apparaît plus brillant qu’un nuage de glace d’épaisseur comparable,
          La nature de sa surface supérieure : une surface supérieure régulière et lisse donne un aspect plus brillant qu’une surface chaotique.

Albédos caractéristiques

Nuages
De 30 à 90% selon le genre nuageux
                                                                                                                                                       Du gris clair au blanc
 




Neige
60%
blanc
Sable
27%
Gris moyen
Conifères
12%
foncé
Océan
5 à 10%
foncé





Sur cette image visible :
  • Les nuages épais et denses ou composés de plusieurs couches, ainsi que la neige sur les montagnes de l’Atlas, des Pyrénées, et des Alpes, apparaissent blancs,
  • Les nuages non épais apparaissent gris clair,
  • Le sable a une teinte grise,
  • La végétation et l’océan ont une teinte grise foncée allant vers le noir.

Avec l’imagerie visible on peut distinguer facilement les nuages bas, et avec le contraste on a une idée sur la forme et l’aspect du nuage. En revanche, l’imagerie visible présente les limitations suivantes:
         Détection des nuages fins pratiquement impossible,
         Difficulté de distinguer la neige et la glace des nuages,
         Dépendance par rapport à la géométrie : soleil - cible – satellite,
         Images disponibles uniquement en période diurne.

 II.2.2 Bandes infrarouges


Dans l'infrarouge intermédiaire (où nous avons les fenêtres atmosphériques), la plupart des corps ont une réflexivité voisine de zéro, donc pour la surface terrestre et nuages épais l'équation (9) se réduit à:
I(λ,T)= ε(λ,T) . β (λ,T)                               (11)
ε  varie très peu avec la température dans ce domaine de longueur d'ondes.
L’imagerie en infrarouge (IR) thermique restitue une cartographie de la température de la surface terrestre et des sommets de nuages. Conventionnellement, l’imagerie IR est présentée en négatif ; les faibles radiances (Températures basses) sont représentées en blanc, alors que les fortes radiances (Températures élevées)  sont représentées en noir. Et entre le blanc et le noir, il y a toute l’échelle du gris pour différencier la température des objets.



















Image infrarouge METEOSAT8 du 01/02/2006 à 1230TU


Sur cette image visible :
  • Les nuages épais et denses ou composés de plusieurs couches, ainsi que la neige sur les montagnes de l’Atlas, des Pyrénées, et des Alpes, apparaissent blancs,
  • Les nuages non épais apparaissent gris clair,
  • Le sable a une teinte grise,
  • La végétation et l’océan ont une teinte grise foncée allant vers le noir.

Avec l’imagerie visible on peut distinguer facilement les nuages bas, et avec le contraste on a une idée sur la forme et l’aspect du nuage. En revanche, l’imagerie visible présente les limitations suivantes:
         Détection des nuages fins pratiquement impossible,
         Difficulté de distinguer la neige et la glace des nuages,
         Dépendance par rapport à la géométrie : soleil - cible – satellite,
         Images disponibles uniquement en période diurne.

 

 

II.2.2 Bandes infrarouges


Dans l'infrarouge intermédiaire (où nous avons les fenêtres atmosphériques), la plupart des corps ont une réflexivité voisine de zéro, donc pour la surface terrestre et nuages épais l'équation (9) se réduit à:
I(λ,T)= ε(λ,T) . β (λ,T)                               (11)
ε  varie très peu avec la température dans ce domaine de longueur d'ondes.
L’imagerie en infrarouge (IR) thermique restitue une cartographie de la température de la surface terrestre et des sommets de nuages. Conventionnellement, l’imagerie IR est présentée en négatif ; les faibles radiances (Températures basses) sont représentées en blanc, alors que les fortes radiances (Températures élevées)  sont représentées en noir. Et entre le blanc et le noir, il y a toute l’échelle du gris pour différencier la température des objets.






La température a une relation avec l’altitude ; plus la température est basse plus l’altitude est élevée et vis versa. On peut donc distinguer entre les différentes couches nuageuses : classement possible par tranche d’altitude ; les nuages blancs sont situés à des niveaux élevés, alors que les nuages gris sont à des niveaux bas.
A titre d’exemple : La partie entourée en rouge (1) sur les deux images montre des nuages situés à l’étage élevé ; ils apparaissent en blanc sur l’image infrarouge (une température basse), sur l’image visible ils apparaissent gris (nuages fins).
La partie marquée par les rectangles verts (2) sur les deux images représente des nuages bas ; ils sont gris sur l’image infrarouge (température relativement chaude) et blancs sur l’image visible (nuages reflétant la lumière).
Les variations de températures observées sur l’imagerie infrarouge dépendent de la latitude et proviennent de l’évolution diurne ou des effets saisonniers. Des nuages de glace seront d’un même blanc, s’ils ont une température similaire, alors qu’ils peuvent se situer à 12 000 m et plus dans les régions équatoriales et à 5000 m dans les régions polaires.
Les avantages de l’imagerie infrarouge sont :
          Image disponible le jour comme la nuit,
          Les nuages fins et transparents (genre Cirrus) sont détectables,
          Extraction directe de la température de brillance des nuages,
          On distingue facilement le contraste terre – mer.

Par contre l’imagerie infrarouge présente les limitations suivantes:
          Nuages bas et brouillards difficilement détectables,
          Influence des variations diurnes et saisonnières.

II.3 L'influence de l'air atmosphérique en télédétection



Nous avons déjà établi que le rayonnement provenant d'une cible hétérogène (mer, terre, nuage) est donné par l'équation (9);
I(λ,T)= ε(λ,T).β (λ,T) + r (λ,T).Ir (λ,T) + t (λ,T).It (λ,T)                  (9)
Cette intensité atteint le radiomètre à bord du satellite dans les longueurs d'ondes correspondant aux fenêtres atmosphériques. Mais si l'atmosphère est absorbante dans cette bande, il faut considérer le phénomène d'absorption et de rémission des différentes couches de l'atmosphère.
La mesure utilisant les bandes d'absorption peut donner des informations sur l'état de l'atmosphère surtout si on se place dans les bandes spectrales à fortes absorptions (mesure du profil vertical de température et d'humidité).
Dans l'infrarouge intermédiaire (où nous avons les fenêtres d'absorption, voir figure 5), l’imagerie en infrarouge vapeur d’eau restitue une cartographie de la vapeur d’eau sur des épaisseurs de l’atmosphère : sondage à plusieurs niveaux.
Conventionnellement, l’imagerie WV est présentée en négatif :
          air humide en haute troposphère (Températures basses dominantes) représenté en blanc,
          air sec en haute atmosphère (Températures élevées dominantes) représenté en noir.
Le canal vapeur d’eau révèle :
          les liaisons entre les masses nuageuses et les sources de vapeur d’eau,
          les transports verticaux de vapeur d’eau.

Sur l’image WV ci-dessous, on distingue bien la distribution de la vapeur d’eau sur le niveau de l’atmosphère où le radiomètre a fait le sondage (vers 9000 m; canal 6.2). On remarque que la partie entourée par l’ellipse rouge est blanche (existence de vapeur d’eau), tandis que la partie marquée par le rectangle vert est grise allant vers le noir  (absence de vapeur d’eau à ce niveau, les nuages sont à un niveau plus bas). 




III.2. Utilisation synoptique de l'image

III.2.1. Identification des nuages


  • Cirrus, Cirrostratus et Cirrocumulus: Les Cirrus apparaissent striés et les bords escarpés, les Cirrostratus sont plus uniformes tandis que les Cirrocumulus ne peuvent être dissociés des Cirrostratus.
      Dans l'infrarouge ces nuages sont moins blancs que les sommets des Cumulonimbus ou Cumulus car ils ont une faible émissivité (0,3).
  • Nimbostratus et Altostratus: reconnaissable facilement par l'importante extension horizontale. Comme l'épaisseur est à peu près la même partout, ils apparaissent uniformes. La bordure est souvent escarpée.
      Ils sont brillants dans le visible et gris ou blancs dans l'infrarouge (moins    
      blancs par rapport aux sommets des Cumulonimbus).
  • Cumulonimbus et Cumulus: Les Cb isolés ont la plupart du temps une forme ovale. Dans l'infrarouge ils sont brillants (froids) et dans le visible également brillants.
      Les Cu congestus et médiocris ont également une forme ovale. Ils sont moins
      brillants que les Cb dans l'infrarouge.
  • Stratocumulus et Altocumulus: Les Ac et Sc lorsqu'ils sont ensemble se distinguent par la couleur moins sombre des Ac, on voit généralement les galets (ou ropuleaux) dans les deux nuages. Dans le visible ils sont brillants, dans l'infrarouge ils sont gris (chauds) (gris sombre pour les Sc).
     A noter que les Ac cas qui ont une extension verticale importante apparaissent
     brillants dans l'infrarouge mais on peut les distinguer des Cb par la forme du
     sommet.
Stratus et brouillards: la discrimination entre ces nuages est pratiquement impossible, mais ils se distinguent aisément du reste des nuages par la couleur sombre dans l'infrarouge et blanche dans le visible.

III.2.2. Analyse synoptique des masses nuageuses


Quand on regarde une image satellite de dimensions importantes, la principale caractéristique est l'organisation des nuages en systèmes nuageux.

III.2.2.1. systèmes perturbés


On reconnaît aisément le système dépressionnaire typique avec front froid, front chaud et occlusion. La surface frontale froide est souvent bien apparente suivie la plupart du temps d'un grand nombre de nuages de dimensions réduites (Cumulus) séparés par des interstices de ciel clair (voir figure 6 ci-dessous) qui constituent la zone de traîne. Quant à la surface frontale chaude, elle est parfois moins apparente (ce n'est pas le cas sur la figure 6). L'amas nuageux est plus important au voisinage du point triple.
Vous remarquez que l'image n'est d'aucune utilité pour la localisation exacte des fronts au sol à cause des caractères stable ou instable de l'air chaud, de l'étalement des Cirrus sous le vent et aussi de l'erreur de "paralaxe" qui s'introduit si le nuage n'est pas situé sur la verticale du satellite.  



 
                             
 
                                                                         occlusion                            
 
 

 











III.2.2.2. Les systèmes orageux et la Z.C.I.T

 
Les systèmes orageux et la Z.C.I.T sont constitués essentiellement par des Cumulonimbus; les images satellitales montrent des amas nuageux cirriformes et cumuliformes. La partie active du Cumulonimbus est caractérisée par des bourgeonnements apparents dans le visible et le contour le plus froid dans l'infrarouge (voir images ci-dessous). Cette partie active est très souvent moins étendue que la partie inactive constituée par les Cirrus denses de l'enclume (forme de carotte).
Dans le système orageux, un aspect de l'évolution est clair lorsqu'on parcourt une série d'images consécutives (voir la série d'images ci-dessous de 10h00 à 11h00).
D'une façon générale la zone intertropicale est caractéristique des nuages cumuliformes. La zone de convergence intertropicale est mieux organisée sur l'océan, car sur le continent la convection diurne augmente la masse nuageuse et détruit la notion relativement étroite qu'on a de la Z.C.I.T.




                                                 Image IR (10.8)



III.2.2.3. le ciel en dehors des systèmes organisés


Quand le ciel n'est pas clair, les zones de brouillard, de stratus ou de Cumulus de beau temps sont nettement visibles dans les intervalles secteurs chauds ou zones de liaison: Ils apparaissent brillants dans le visible et gris sombre (relativement chaud) dans l'infrarouge.


             *SEVIRI : Le nom du radiomètre à bord du satellite MSG1(METEOSAT8)

 

 









                   Canal vis (0.6 mm)                                       Canal vis (0.8 mm)
MSG-1, 24 juin 2003, 15:30 TU

Sur les deux images ci-dessus, malgré que les deux canaux donnent une identification des nuages par réflexion du rayonnement solaire ; on constate qu’on a une meilleure identification des structures de surface en VIS 0,8 qu’en visible 0,6. Cela est du à ce que la réflectance du sol et de la végétation sont plus importantes dans la longueur d’onde 0,8 mm que dans la longueur d’onde 0,6 mm (voir figure 7). Le même principe s’applique sur le spectre infrarouge. Quant au canal vapeur d’eau 7,3 mm, il donne la distribution de la vapeur d’eau existante dans la couche située entre 700 hpa et 300 hpa (entre 3000 m et 9200 m) ; alors que celui 6,2 mm, il identifie cette distribution entre 500 hpa et 200 hpa (entre 5600 m et 11000 m).
Le tableau suivant indique quelques atouts pour lever quelques ambiguïtés de détection.

Cibles à discriminer

Canal posant problème

Solutions proposées


Sol froid et nuages bas


IR
Vis
Observations
Animation


Sol enneigé et nuages bas


IR
Vis
Animation
Observations
12 canaux de MSG

Sable
Sable sur mer
Sable sur terre


Sur mer froide en IR
Sur sol désertique en Vis

Animation
Observations
12 canaux de MSG





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