Qu’est ce que la météo marine
La météorologie maritime est une spécialité de météorologie concernant le domaine marin : vents, houle, températures air et eau, marées, etc. Cette spécialité constitue une composante primordiale pour le routage en navigation maritime et aérienne. Elle est divisée en deux composantes : la météorologie côtière, qui comporte des enjeux et des phénomènes particuliers, et la météorologie de la haute mer.
La
météorologie maritime répond à un double impératif de sécurité et d'assistance.
Son but est ainsi d'assurer la sauvegarde de la vie humaine et des biens en mer
et sur la côte. Pour y arriver, les services météorologiques nationaux
reçoivent des données d'un ensemble d'observation prises par les navires, les
bouées et les satellites météorologiques, les avions survolant les mers, etc.
Ces informations s'ajoutent à celles recueillies sur terre pour être analysées
par les météorologues qui émettront des bulletins de prévision et
d'avertissement pour les utilisateurs.
Vent, Mer, Houle, Temps, Visibilité
Vent
Direction : la direction indique d’où vient
le vent. Un vent d’ouest vient de l’ouest pour aller vers l’est.
Force : la vitesse du vent en moyenne est
exprimé selon l’échelle de Beaufort
Rafale : il y a 4 termes qui sont utilisés
pour refléter une hausse temporaire de la force du vent. On parle de risée
lorsqu’il y a peu de vent et que l’augmentation est faible. On parle ensuite de
rafales (+10-15 nds de vent), de fortes rafales (+15-25 nds) et de violentes
rafales (vitesse de la rafale supérieure de plus de 25nds à la vitesse moyenne)
L’importance du vent
De tous les
paramètres météorologiques existants, il y en a un qui est extrêmement
important quand on parle de météorologie marine : c’est le vent ! Pour
certaines activités comme la voile, le vent sert de moteur, de carburant pour
faire avancer les embarcations. Sans lui, bon nombre resteraient encalminés au
port ou pire, en pleine mer. Mais si le vent est un précieux allié, il peut
être également le pire ennemi quand celui-ci se déchaîne. Les marins redoutent
les coups de vent et les tempêtes à juste titre car elles peuvent en un rien de
temps les mettre dans une situation très délicate.
Au fil des
siècles, la météorologie marine a développé différents termes liés à la mesure
du vent que l’on ne retrouve pas ou peu dans la météorologie « terrestre ».
L’exemple le plus emblématique est sans aucun doute l’échelle de Beaufort,
créée par un amiral britannique qui lui a donné son nom, et qui mesure la force du vent sur
une échelle de 0 à 12. Cette échelle est empirique car elle traduit à l’origine
l’effet du vent sur les voiliers. Elle a par la suite été complétée par ses
effets sur la mer et sur terre.
En mer, il
convient de distinguer le vent « instantané » du vent
« moyen ». On privilégie le vent « moyen » qui est
une mesure de la vitesse du vent sur une durée de 10 minutes et qui est plus
représentative du vent établi car celui-ci peut fluctuer rapidement d’un
instant à l’autre. La vitesse du vent en mer est communément donnée en
« nœuds » plutôt qu’en « km/h » comme c’est le cas sur
terre.
Quand on
fait état du vent en mer, on indique également sa direction à l’aide des points
cardinaux. La direction correspond à l’endroit d’où vient le vent et non
où il va. On utilise la rose des vents pour indiquer la direction depuis
laquelle souffle le vent. Dans certaines régions, les vents provenant d’une
direction particulière se sont vus attribuer des noms spécifiques. C’est
notamment le cas en méditerranée où l’influence des vents et du relief
conditionnent fortement les conditions de navigation. Les côtes atlantiques ont
également leurs propres vents mais dans une moindre mesure.
Rose des
vents en Méditerranée – Semi-rigides
PACA
Mer
De calme à peu agité, il s’agit de conditions normales.
Lorsque la mer devient agitée ou forte, il convient de redoubler de vigilance
et d’identifier des ports de replis au cas où l’équipage n’apprécie pas
vraiment (mal de mer ou tout simplement un ras le bol).
Calme : la mer
ressemble à un lac
Belle : la mer
ressemble à la mer, les ondulations sur l’eau ne dépassent pas 50cm
Peu agitée : les
vagues ont une amplitude d’environ 1 m
Agitée : les 2
mètres de vague commencent à secouer les voiliers de 10 mètres
Forte : 4 mètres,
ça peut faire beaucoup selon le voilier et l’équipage
Très forte : entre
4 et 6 mètres, je m’assure d’avoir les 5F en tête
Houle
La houle, c’est les vagues qui résultent du vent avant qu’il
ne change de direction. On parle de mer croisée lorsque le vent a soufflé fort
dans une direction, et qu’il reste encore de la houle qui se mélange aux vagues
du vent.
Direction : comme
pour le vent, la direction indique d’où vient la houle.
Hauteur : exprimée
en mètre
Temps
Le lexique météorologique est assez explicite. Par exemple,
averses éparses parfois orageuses signifie qu’il va pleuvoir ponctuellement et
qu’il peut avoir des orages. Bancs de brume : il est essentiel en cas de
redoubler de prudence quant à sa navigation et son estime. En essayant de
classer les termes usuels : soleil prédominant, ciel voilé, nuageux, très
nuageux, bruine, petite pluie, pluie, averses.
Beau temps, ce
qu’on aimerait tous avoir pour notre semaine de vacances l’été !
Visibilité
Bonne, moyenne sous petites averses, moyenne sous
précipitations et par brume, localement réduite par brume, localement moyenne à
mauvaise puis bonne. La visibilité est le dernier point de vigilance à prendre
en compte lorsqu’on prépare sa nav’.
Les phénomènes météorologiques maritimes
La mer est
le lieu où se produisent des phénomènes locaux spécifiques que l’on ne retrouve
pas nécessairement sur terre. On peut citer les phénomènes suivants :
- La brume et le brouillard
- Les brises thermiques
On
peut toutefois effectuer une analogie avec le milieu montagnard qui reproduit partiellement les conditions que l’on retrouve en mer avec
d’une part la présence de plans d’eau (lacs ou étangs) conjuguée avec le relief
qui occasionnent des flux d’air que l’on peut qualifier de brises thermiques.
La nuance
entre brume et brouillard se situe au niveau de la visibilité effective. Entre
1 et 5 kilomètres de visibilité, on parle de brume tandis que pour une
visibilité inférieure à 1 kilomètre on emploie le terme brouillard. En mer, on
retrouve principalement 2 types de brouillard :
- Le brouillard de rayonnement (ou radiatif)
- Le brouillard d’advection
Le premier
se forme sur terre la nuit lors d’un temps calme et clair. L’air se
refroidissant plus rapidement que le sol, ce dernier dégage de la chaleur par
rayonnement ce qui forme des gouttelettes de vapeur d’eau. La brise de terre
vient ensuite répandre ce brouillard sur la mer mais toujours à proximité du
rivage. Le brouillard d’advection quant à lui se forme quand une masse
d’air humide et chaude vient rencontrer une surface plus froide. Pour que ce
type de brouillard se produise en mer, il faut un vent chaud et humide (plutôt
de secteur Sud) avec une mer froide comme c’est le cas en fin d’hiver. Ce type
de brouillard est assez tenace même par vent fort et ne dissipe qu’avec
la rotation des vents au passage d’un front froid.
Comme en
montagne, on retrouve en mer les brises thermiques. On différencie la brise
de mer qui souffle en journée de la brise de terre qui souffle la nuit. Le
jour, la surface terrestre se réchauffe plus vite que la mer ce qui provoque
une élévation de l’air en altitude avec la formation des fameux « cumulus
de beau temps ». Un appel d’air se crée alors et l’air sur la mer, qui est
plus froid, vient littéralement remplacer l’air chaud qui s’est élevé.
Ce flux d’air forme la brise marine et se lève à la mi-journée et s’estompe au
coucher du soleil. L’inverse se produit la nuit car la terre se refroidit plus
rapidement que la mer. L’air terrestre, froid et dense, s’écoule vers la mer et
forme ce qu’on appelle la brise de terre.
Brise de mer
– Passion chasse
Cartes et bulletins météo
Les cartes
et les bulletins météo sont des outils essentiels pour tout marin qui prend la
mer. C’est d’autant plus vrai quand il s’agit d’un périple de plusieurs jours comme
dans le cadre d’une croisière car il convient d’adapter sa route en fonction
des systèmes météo que l’on va rencontrer. Même si les activités nautiques
du bord de mer sont moins sujettes au besoin d’analyse des conditions
synoptiques (à grande échelle), il est tout de même utile d’avoir recours à ce
type d’informations pour comprendre les mécanismes atmosphériques et anticiper
le temps qu’il va faire à court terme.
La carte la
plus utile pour les marins est celle qui représente les isobares (lignes d’égale
pression) et les fronts. Cette carte est mise à disposition quatre fois par
jour par Météo France dans la section maritime. Les
bulletins météo sont eux destinés à assurer la sécurité de la navigation en
mer pour des zones géographiques distinctes. On retrouve les types de
bulletins suivants :
- Bulletin « bord de mer » ou « rivage » : bande côtière de 2 miles nautiques de large
- Bulletin « côte » : bande côtière de 20 miles nautiques de large
- Bulletin « large » : jusqu’à 200 miles des côtes
- Bulletin « grand large » : au-delà de 200 miles
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