mercredi 10 mai 2017

réduire l émission de co2



Tous les indicateurs sont, et demeurent, au rouge. Chaque jour, la perspective s’éloigne un peu plus de pouvoir conserver le climat terrestre sous la barre des 2°C d’augmentation de la température moyenne, par rapport à l’ère préindustrielle – aujourd’hui, plus personne ou presque ne nourrit encore l’espoir de le maintenir sous le seuil de 1,5 °C de réchauffement, pourtant inscrit dans le marbre de l’accord de Paris, adopté en décembre 2015 au terme de la COP 21.

Les phénomènes s’aggravent

Non seulement les températures moyennes continuent de s’élever inexorablement, mais tous les phénomènes liés à l’élévation du mercure s’accentuent. Les surfaces de banquise, en Arctique tout comme en Antarctique, ont atteint des niveaux exceptionnellement bas tout au long de 2016. Au mois de novembre, le déficit de glaces de mer par rapport à la moyenne 1980-2010 affichait 4 millions de km2, une anomalie sans précédent connu à cette période de l’année. Aucun rebond ne se fait jour depuis début 2017 : au nord comme dans l’hémisphère austral, les surfaces de banquise sont nettement en deçà des normales. En avril, selon le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), ce déficit excédait légèrement 1 million de kilomètres carrés…
Le dernier El Niño laisse comme des stigmates dans le système climatique
Les températures élevées ne contribuent pas uniquement à la réduction des superficies de banquises : elles endommagent également la productivité biologique de l’océan. Depuis 2016, comme de nombreux autres récifs tropicaux, la Grande Barrière de corail, en Australie, a été touchée par un phénomène de blanchissement et de mortalité des coraux à grande échelle. Seuls deux autres épisodes semblables ont été jusqu’à présent observés, en 1998 et en 2002. Avec, comme conséquence, comme l’a noté fin mars l’OMM dans son bilan de l’année écoulée, « des impacts importants sur la chaîne alimentaire marine, les écosystèmes et les pêcheries ».
D’autres phénomènes s’aggravent plus vite qu’escomptés. Des chercheurs français et suisses viennent ainsi de conduire une nouvelle analyse, publiée fin avril dans la revue Geophysical Research Letters, suggérant que la montée du niveau marin s’est accélérée au cours des deux dernières décennies. Celle-ci aurait été 25 % à 30 % plus rapide entre 2004 et 2015 qu’entre 1993 et 2004… En cause : la perte de glace des calottes polaires du Groenland et de l’Antarctique qui s’accélère fortement depuis vingt ans.

Des scientifiques perplexes

A cette accélération de fond viennent s’ajouter des sursauts ponctuels. Le puissant Niño de 2015-2016 a fait bondir le niveau des mers. Selon l’OMM, celui-ci s’est élevé de 1,5 centimètre entre les mois de novembre 2014 et de février 2016 – soit quatre à cinq années de hausse moyenne en moins de seize mois.
Plus étonnant : certaines manifestations de ce dernier Niño semblent n’avoir pas disparu avec lui, laissant comme des stigmates dans le système climatique. Ainsi, des accumulations d’eaux chaudes dans le Pacifique, au large de pays d’Amérique centrale, ont-elles persisté alors même que les indices majeurs marquant l’activité d’un Niño avaient disparu… Ces étrangetés climatiques, qui plongent les scientifiques dans la perplexité, sont à l’origine des pluies diluviennes et des coulées de boue qui ont frappé en mars la Colombie et le Pérou, causant plusieurs centaines de morts.
Dans le Pacifique, la situation actuelle est suffisamment inhabituelle pour que les scientifiques de la NOAA prévoient un retour possible d’El Niño avant la fin de l’année. Généralement, l’« enfant terrible du Pacifique » revient tous les trois à sept ans, et un retour si rapide n’a jusqu’à présent été observé qu’il y a plus d’un demi-siècle. Difficile, toutefois, d’affirmer qu’il s’agit là d’une nouvelle manifestation du réchauffement en cours.



samedi 8 avril 2017

PREVISION NUMETRIQUE

                          La prévision numérique   ( CASABLANCA MAROC)


Sous la tutelle du Centre National des Recherches Météorologiques de Maroc Météo, la Prévision Numérique a la charge de fournir des prévisions numériques (calculées) du temps à courte et à moyenne échéance avec la meilleure précision possible.
Il s’agit de fournir en temps optimal les sorties sous plusieurs formats exploitables des versions opérationnelles du modèle numérique. Le modèle ALADIN de prévision numérique du temps est développé et maintenu au sein d’un consortium International regroupant 13 pays européens en plus du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie.
Une première version (ALADIN/NORAF) tourne sur un domaine couvrant la majeure partie de l’Afrique au Nord de l’équateur,et la deuxième (ALBACHIR) tourne sur un domaine centré sur le Maroc avec une résolution spatiale plus fine
Ces prévisions sont en premier lieu destinées au Centre National d’Exploitation Météorologique de Maroc Météo, et aux directions régionales de la Météorologie, et en deuxième lieu aux différents usagers nationaux et internationaux tout en se conformant aux recommandations de la charte régissant le programme international ALADIN.



Fig 2 : Domaine d’ALADIN/MAROCFig 1 : Domaine d’ALADIN/NORAF
La chaîne de prévision numérique est en charge aussi :
§                                 de veiller au suivi et au maintien de ses chaînes de production opérationnelle, pour éviter au maximum toute coupure de production. Des solutions de repli sont développées, applicables en cas de panne de réception de coupleurs ( fichiers de prévisions issus du modèle global français ARPEGE et servant de conditions aux limites à ALADIN/NORAF), ou d’arrêt momentané de la machine.
§                                 d’améliorer constamment la qualité de ces produits, pour ce faire, une cellule recherche et développement veille au suivi des travaux de recherches pour améliorer : les techniques d’assimilation de données, adapter la physique du modèle aux conditions marocaines…etc
§                                 de suivre la qualité de la prévision par un contrôle objectif des sorties du modèle.
§                                 de développer des outils d’aide à la prévision « à la carte » : (eg : lutte anti-acridienne)
§                                 de fournir aux Directions Régionales de la Météorologie de Maroc Météo des produits adaptés à la région.
§                                 d’assurer une administration des machines de calcul pour une bonne gestion et une longue pérennité.
§                                 d’étudier la prévisibilité des modèles locaux lors des situations exceptionnelles.
§                                 et de participer amplement au développement international d’ALADIN.
Pour assurer ses missions, Maroc Météo dispose actuellement d’un calculateur IBM RS6000 SP ayant les caractéristiques suivantes : 
§                                 Une puissance de 54 Giga Flops, le RS6000SP est composé de 3 Noeuds High (Night Hawk 2) :
- Deux Nœuds de calcul de 16 processeurs;
- Un Nœud d'archivage de 4 processeurs;
§                                 Le processeur est un Power 3-II a 375 Mhz qui développe une puissance de 1.5 Giga Flops.
§                                 La mémoire centrale globale de la machine est de 19 Go
§                                 La mémoire de masse (disques RAID 5) est de 1019.2 Go
§                                 L'interconnexion entre les Nœuds est assurée via 3 réseaux :
- Un «high performance switch» qui assure des connexions points a points- Un réseau Ethernet qui alimente les Nœuds en données et en code;
- Un réseau interne qui assure la surveillance hardware de la machine;
- Un Robot d'archivage LTO est connecté à la machine et permet une capacité de stockage de 10 terra octets (1010 octets). 


Photo du calculateur

vendredi 20 janvier 2017

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Température, vague, éclair, vent : les records météo les plus extrêmes


Mouthe détient depuis 1985 le record de la température la plus froide enregistrée en France
Depuis 1873, c'est l'Organisation météorologique mondiale qui valide les records des phénomènes météos, dont certains sont tombés cette année. Même si les technologies sont aujourd'hui bien plus précises, des records datant du début du XXe siècle sont toujours valables.
Instance internationale, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) est l'autorité validant, ou non, les records météorologiques. Et même si aujourd'hui, les technologies sont bien plus précises qu'il y a un siècle, des records datant du début du XXe sont toujours valables.

La vague la plus haute

Ce record est tout nouveau: depuis le 13 décembre 2016, la plus haute vague homologuée est d'une hauteur de 19 mètres (soit la hauteur d'un immeuble de 8 étages). Elle a été mesurée dans l'Atlantique nord le 4 février 2013 entre l'Islande et le Royaume Uni par une station météorologique automatique montée sur bouée. Le précédent record de 18,275 m datait du 8 décembre 2007, relevé aussi dans l'Atlantique nord.

Une vague s'écrase sur un phare lors d'une tempête au sud-est de la Grande-Bretagne en octobre 2013 - Photo d'illustration - REUTERS/Luke MacGregor

La hauteur d'une vague, c'est la distance verticale entre son point le plus haut et le point le plus bas. Un chiffre difficile à avoir, de si hautes vagues ne rendant pas la mesure facile. Pourtant les témoignages de marins abondent, dépassant le point le plus haut de leur passerelle. Et les photos aussi, comme celle de l'extrémité du pont d'envol d'un porte-avion américain tordu d'une manière incroyable. Les autres éléments cruciaux sont la longueur de la vague et sa vitesse qui vont déterminer sa dangerosité pour les navires. Les observations satellitaires, aux estimations plus hautes, ne sont pas homologuées car elles donnent des moyennes. Quand aux vagues scélérates (+ de 30 m), l'OMM attend une preuve irréfutable.

La plus longue période d'aridité

Comme celui de la plus longue période aride jamais enregistrée sur Terre: à Arica, ville portuaire du nord du Chili, au bord du désert d'Atacama, il n'est pas tombé une seule goutte d'eau entre octobre 1903 et janvier 1918, soit 173 mois sans la plus minuscule pluie.

La province d'Arica au Chili est connue comme l'endroit habité le plus aride au monde - Crédit: CLAUDIO SANTANA/AFP

La température la plus froide dans le monde

Même chose côté température. Sans grande surprise, la plus froide a été enregistrée en Antarctique, sur la base russe de Vostock. Là, le 10 juillet 1913, le thermomètre a affiché -89,2° C. Le fait que cette base de recherche soit à 3.420 m d'altitude rend certains chagrins qu'elle ne soit pas plus proche du niveau de la mer. Constamment occupée depuis 1912, jamais n'a été relevé plus froid. Sauf par un satellite de télédétection en 2010 qui a relevé depuis les airs un -93,2 °C en Antarctique, un record qui n'a pas été homologué par l'OMM.

La base russe de Vostock en Antarctique - Antarctic Photo Library, U.S. Antarctic Program

La température la plus froide en France et en Europe

En France, Mouthe dans le Doubs tient la dragée haute aux autres avec -41,2°C le 17 janvier 1985, loin des records de La Réunion (-1°C) ou de Mayotte (13,9°C). Des records qui ne devraient pas tomber dans les décennies qui viennent (changement climatique aidant), contrairement à ceux du chaud. A noter qu'outre-mer, en Guadeloupe dans les Caraïbes, la température la plus froide jamais enregistrée est de 9,8°C. Et qu'à Mayotte, dans l'océan Indien, on n'a jamais connu moins de 13,9°C.

Mouthe détient depuis 1985 le record de la température la plus froide enregistrée en France

Côté Europe, il faut chercher au Groenland et en Russie (-66,1°C) respectivement en 1954 et 1978.

La température la plus chaude dans le monde

En Californie, à la sortie de la Vallée de la mort, c'est à Furnace Creek (la rivière de la fournaise), au Greenland Ranch près de la ville de Beatty, qu'a été relevé 56,7° le 10 juillet 1913.
En Antarctique, la température la plus haute jamais enregistrée a été de 15,9° le 11 octobre 1976 à la base Ezperanza.

La température la plus chaude en Europe et en France

En Europe stricto sensu, Athènes a les lauriers avec 48,0° à l'ombre le 10 juillet 1977. En France, 44,1° ont été atteint dans le Gard, le 12 août 2003, à Conqueyrac et Saint-Christol-lès-Alès.

Le plus lourd grêlon du monde

C'est un petit pamplemousse glacé de 1,02 kilogramme, tombé le 14 avril 1986 à Gopalganj, au Bangladesh, qui décroche la palme. De plus gros ont été annoncés par ci, par là, mais jamais homologué. C'est qu'il faut être rapide pour la mesure.

Un jardin recouvert de grêlons aprè sune tempête à Les Esserts en Suisse en 2009 - REUTERS/Valentin Flauraud

L'éclair et le plus grand et le plus long

Pour la première fois de son histoire, l'OMM a validé en 2016 des records concernant les éclairs. En l'occurence, le plus grand, 321 kilomètres de longueur en distance horizontale en Oklahoma (États-Unis) le 20 juin 2007; et le plus long, 7,74 secondes le 30 août 2012 dans le sud de la France, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le vent le plus fort

Le 10 avril 1996, aux Iles Barrow (Australie), la vitesse maximale de vent jamais enregistrée à la surface du sol a été de 407, 164 km/h lors du passage d'un ouragan. Le précédent record datait de 1949. Là aussi, des tentatives pour décrocher le ponpon ont échoué et on ne compte plus le nombre d'appareils de mesure envolés ou détruits sur place. Mais, changement climatique aidant, ce record pourrait tomber dans les années à venir.

Photo satellite du cyclone Olivia, le 10 avril 1996 - image NOAA

le rôle de l observation meteorologique

           Le rôle de l'observation

© Météo-FranceL'observation est le point de départ de toute prévision météorologique. Descriptions qualitatives du ciel ou mesures de paramètres physiques de l'atmosphère, toutes les observations doivent être méticuleusement définies, normalisées, sélectionnées et organisées pour concourir à mieux comprendre et prévoir les phénomènes météorologiques.
Image satellite du 12/04/2011 à 12h00 UTC - © Météo-France

Des observations pour connaître l'état de l'atmosphère

Les observations sont la matière première utilisée par le météorologiste pour prévoir le temps, et par le climatologue pour étudier le climat. En effet, les observations décrivent l'état de l'atmosphère, siège des phénomènes météorologiques, et le temps qu'il fait. Cette connaissance permet de comparer le temps d'aujourd'hui à celui d'hier, et de prévoir le temps de demain. Les météorologistes sont aujourd'hui aidés dans leur tâche par les modèles numériques de prévision. Le monde de l'observation météorologique s'est ainsi structuré pour fournir des données de qualité, capables de renseigner ces modèles et d'aider à l'interprétation de leurs résultats. 

Des mesures à toutes les échelles

Les phénomènes météorologiques se produisent dans la partie de l'atmosphère qui s'étend du sol à une trentaine de kilomètres d'altitude. Afin d'avoir une représentation d'ensemble des phénomènes, les observations doivent être effectuées au niveau du sol, mais également en altitude, au-dessus des océans et sur l'ensemble de la planète. C'est important, y compris pour la prévision locale. Les modèles de prévision simulent d'abord les grands phénomènes atmosphériques autour de la terre, puis zooment sur des portions de plus en plus petites de territoire en prenant en compte des observations plus spécifiquement liées à la zone concernée pour gagner en précision.
Les phénomènes météorologiques se déplacent très rapidement. Les observations doivent donc être renouvelées en permanence. La fréquence nécessaire des mesures autant que le volume de l'objet à observer (l'atmosphère) explique la diversité des moyens d'observation déployés sur le terrain et le volume très important de données à traiter en sortie.

Un système d'observation coordonné

Les observations sont réparties entre les pays membres de l'organisation météorologique mondiale (OMM). Météo-France, par exemple, observe le temps en métropole comme dans les départements d'outre-mer et récolte les observations de l'océan superficiel transmises par ses instruments (bouées, bateaux). En métropole, l'établissement a déployé un réseau de plus de 550 stations professionnelles (réseau Radome) équitablement réparties et d'une trentaine de sites spécialisés en montagne (réseau Nivôse). Il dispose également des données de plusieurs dizaines de sites supplémentaires appartenant à des réseaux gérés en partenariat. Ces observations se prolongent sur mer avec la contribution de quelques bouées fixes, de nombreuses bouées dérivantes et de plus de 60 navires équipés de stations automatiques.

Des données échangées et disponibles rapidement

Pour être en mesure de faire de bonnes prévisions météorologiques et de bons diagnostics sur l'évolution du climat, les observations réalisées en France doivent s'ajouter à celles recueillies dans les autres pays. L'échange de données entre centres météorologiques se fait grâce à un système d'information spécifique et partagé, défini par l'OMM.
La précision de la prévision dépend de la quantité et de la qualité des données mais aussi de la rapidité avec laquelle ces données sont disponibles pour alimenter les modèles numériques de prévision. Aujourd'hui, malgré les progrès énormes réalisés en télécommunications, le temps nécessaire pour acheminer l'observation prend de quelques minutes à une heure selon les stations et les pays. On parle de temps réel lorsque ce temps est de l'ordre d'une dizaine de minutes.

Une harmonisation au niveau mondial

Pour être utilisées dans un système unique et fournir l'état de l'atmosphère terrestre, les données recueillies doivent être comparables et synchronisées (les heures sont exprimées en temps universel). Ainsi, les matériels répondent à des critères de qualité et de précision définis par l'OMM. Les pratiques et les environnements de mesures sont normalisés. Les données sont exprimées de la même manière (par exemple, les hauteurs de précipitations en millimètres), et codées selon des normes internationales permettant leur reconnaissance par les systèmes informatiques de tous les centres météorologiques.

Des mesures de plus en plus automatisées

© Météo-France/Pascal TaburetSelon les stations, ne seront mesurés que les paramètres de bases (vent, température, humidité, précipitation) ou de nombreux autres paramètres : pression, rayonnement, état de surface (gelé, mouillé, sec), quantité de nuages, hauteur de la base des nuages, hauteur de neige et temps présent, c'est-à-dire les phénomènes météorologiques comme la pluie, la neige, le brouillard. Pour la mer, on mesure également les vagues et la houle. Ces mesures sont de plus en plus souvent effectuées automatiquement grâce à du matériel toujours plus performant. Elles sont complétées le cas échéant par des observateurs humains  professionnels qui fournissent des informations plus précises pour quantifier la grêle, l'épaisseur de neige ou la visibilité horizontale par exemple.
Transmissiomètre sur l'aéroport de Roissy pour mesurer automatiquement la visibilité
© Météo-France/Pascal Taburet

Les autres systèmes d'observation

Pour réaliser toutes ces mesures, outre les stations de mesure de surface, Météo-France dispose de radars, pour observer et mesurer les précipitations, de radiosondages, pour effectuer des mesures en altitude, et des satellites. De nouveaux instruments, en cours de développement ou d'installation, viennent enrichir la panoplie, comme les lidars, les sodars, les profileurs… Ces systèmes peuvent répondre à des missions particulières, comme la détection des cendres volcaniques ou la détection de vents violents aux abords des aéroports. Des capteurs de temps présents réalisent automatiquement des observations qui nécessitaient jusqu'à présent une intervention humaine.

Des observations pour alimenter les modèles et interpréter les résultats des simulations

Certaines données issues des observations n'alimentent pas directement les modèles de prévision mais restent précieuses pour les prévisionnistes. Ces derniers les utilisent pour interpréter les résultats des modèles numériques de prévision et améliorer la précision de cette prévision : ils utilisent les images radar pour voir comment se déplace un orage, ou les images satellites et les observations aux sols pour savoir localiser le brouillard. Pour mieux exploiter ces observations complémentaires, des outils de visualisation ont été développés pour les superposer et les animer sur écrans. De nouvelles méthodes, dites de fusion de données, vont plus loin et fournissent des images combinant plusieurs sources d'informations (observations de surface, de radar et de satellites). Elles offrent une vision intégrée, plus complète et globale. Ce sont, par exemple, des cartes d'observation de neige au sol ou des cartes de zones de brouillard.
D'autre part, les données – qu'elles entrent ou non dans les modèles numériques de prévision du temps – sont archivées et viennent nourrir les modèles de simulations climatiques. Météo-France a pour mission de conserver « la mémoire du climat » et toutes ces données servent à analyser le climat passé et présent et à simuler ses évolutions futures.

Des observations multiples et complémentaires

Les observations fournies par les différents instruments sont complémentaires. Leur contribution relative à la prévision dépend des circonstances météorologiques et de l'échelle concernée. Il existe une certaine redondance entre les informations apportées par les différents instruments, notamment depuis le déploiement des satellites météorologiques. Cependant, cette redondance est en partie nécessaire : elle permet de pallier des pannes et elle est indispensable pour calibrer les satellites, c'est-à-dire s'assurer que leurs mesures sont cohérentes avec celles obtenues avec d'autres instruments.

vendredi 6 janvier 2017

différence entre «météorologie» et «climatologie»



Quelle est la différence entre «météorologie» et «climatologie»
Les mots «météorologie» (ou «météo»), «climat» et «climatologie» ont pour l'homme de la rue des définitions courantes qui sont plus restrictives que les définitions des scientifiques. Ce sont généralement ces définitions courantes qui apparaissent en premier dans les dictionnaires et encyclopédies. Les définitions scientifiques sont plus larges car l'étude des phénomènes atmosphériques amène à s'intéresser à beaucoup d'autres milieux que l'atmosphère.
«Météorologie» au sens le plus courant
«La météorologie est l'étude des phénomènes atmosphériques et de leurs lois, notamment en vue de la prévision du temps». (Petit Larousse).
Comme indiqué dans le «Dictionnaire Culturel des Sciences» (édition du Seuil), l'acception commune tend à confondre la météo avec la prévision du temps, plus spécialement du «temps sensible» qui gouverne nos impressions humaines. C'est une définition qui ne sort du milieu atmosphérique que pour étudier ses conséquences humaines les plus directes (sols gelés, inondations, etc...).
«Météorologie» au sens le plus scientifique
«La météorologie est la science de l'atmosphère». Cette définition, la plus concise, est donnée par l'Encyclopedia Universalis qui ajoute : «Plus exactement elle étudie les processus physiques qui en déterminent l'évolution et rend compte des phénomènes essentiellement observés dans sa partie la plus basse».
C'est presque aussi la définition que  avons  retenue  pour notre  rubrique  «Glossaire» : «Science des phénomènes atmosphériques qui permet de  prévoir l’évolution du temps sur une durée courte (quelques jours) en fonction de conditions initiales bien déterminées.»

L'atmosphère étant un système ouvert, la météorologie (science de l'atmosphère) doit s'intéresser aux nombreux phénomènes interactifs avec les milieux connexes à l'atmosphère: océan, cryosphère, biosphère, surfaces continentales, espace... Pour étudier les processus physiques pertinents, la météorologie doit les analyser et les traiter à toutes les échelles de temps.
«Climat» et «climatologie» au sens le plus courant
D'après sa définition grecque rappelée dans le glossaire : «climat», du grec «klima» (inclinaison), en référence à l'inclinaison de l'axe de la Terre qui fait que le climat varie en fonction de la latitude, le climat est «l' ensemble des qualités de l’atmosphère d’un lieu sur une longue durée».
«Le climat est l'ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérise l'état moyen de l'atmosphère et son évolution en un lieu donné» (Petit Larousse).
Au sens le plus restrictif le climat est donc un sous-ensemble de la météorologie, dans lequel on ne retient que les caractéristiques moyennes (sur un mois au moins), ou encore les grandes échelles temporelles (du mois jusqu'à plusieurs millions d'années). Ceci est exprimé dans le Dictionnaire Culturel des Sciences de la façon suivante (qui a l'inconvénient d'introduire une notion encore plus complexe, «l'effet papillon») : «Le climat est ce qu'il reste du temps météorologique lorsqu'on le débarrasse de ses caprices que nul ne peut prévoir au-delà de l'horizon qu'assigne l'effet papillon». Le terme de «climatologie» a eu longtemps pour les météorologistes un sens assez restrictif : l'établissement et l'étude de statistiques relatives aux éléments du climat.
«Climat» et «climatologie» au sens le plus scientifique
Mais plus généralement on entend par le mot «climatologie», «la science qui donne une description systématique et une explication de la répartition des climats» (Source: Encyclopedia Universalis).
On pourrait préciser que la climatologie cherche maintenant à expliquer non seulement la répartition géographique des climats, mais aussi leur évolution au fil des décennies et des siècles, surtout depuis qu'une évolution lente du climat de la planète (vers le réchauffement) est devenue évidente. Pour prendre en compte cette évolution lente, certains ont introduit la notion de «climatologie dynamique». Quant à l'évolution du passé, elle a fait l'objet d'un énorme travail de reconstitution de la part des historiens, glaciologues, sédimentologistes, etc..., travail documenté dans de nombreux ouvrages.

A l'échelle de la décennie ou du siècle, l'évolution de l'atmosphère est largement pilotée par celle des océans (gelés ou pas), des surfaces continentales (couvertes de glace ou pas) et de toute la biosphère. Elle dépend aussi dans une plus faible mesure de facteurs astronomiques tels que l'évolution du rayonnement solaire ou des caractéristiques géométriques de l'orbite terrestre. Pour étudier, comprendre et prévoir l'évolution du climat (souvent en s'aidant de la modélisation numérique), le scientifique est amené à traiter beaucoup de processus physiques extérieurs à l'atmosphère, y compris par exemple ceux affectant l'océan profond et l'hydrologie (lacs, fleuves, glaciers, réserves continentales d'eau profonde) , en fait tous les processus affectant ce qu'on appelle « le système climatique ».

Pour le météorologiste chargé de la prévision du temps à quelques jours d'échéance, il n'est pas nécessaire de s'intéresser en détail à tous ces milieux connexes à l'atmosphère, vu qu'ils évoluent beaucoup plus lentement que l'atmosphère elle-même. On peut alors se contenter de modéliser très simplement ces milieux connexes. Ainsi, dans les modèles de prévision opérationnels l'état de l'océan est supposé constant (y compris pour sa température de surface qui pilote directement l'échange d'énergie océan-atmosphère). Sur les continents, la plupart des variables sont aussi maintenues constantes dans un modèle de prévision (végétation, étendue des glaciers, état du sol...), à l'exception notable de la température et de l'humidité des surfaces continentales qui peuvent présenter de fortes variations diurnes, ainsi que de l'épaisseur du manteau neigeux lorsqu'il recouvre le sol.

Ainsi l'ensemble des processus physiques intéressant le météorologiste est souvent plus restreint que celui intéressant le climatologiste. Le «système météorologique» (limité à la prévision du temps) peut donc être vu comme un sous-ensemble du «système climatique», contrairement à l'acception courante du mot «climat» qui peut être vu comme un sous-ensemble de la météorologie.

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